Le Mont Saint-Hilaire est un de ces nombreux coins de nature qui n'est accessible qu'après s'être acquitté d'un droit d'entrée. Il parait que c'est pour une bonne cause, celle de la conservation. Il faudra quand même m'expliquer comment le fait de confisquer la nature et d'en faire un objet de consommation peut la sauvegarder à long terme. Il n'y qu'à voir le nombre d'interdictions à l'entrée de ces parcs, pour comprendre que l'argent ne remplace pas l'éducation. OK, tout le monde est d'accord. De l'éducation, on va en faire (demain, on rase gratis). Mais dans l'urgence, il faut aussi soustraire les paysages aux promoteurs en s'en rendant acquéreur. Et pour acquérir, il faut de l'argent, il faut justifier d'une action, car faire de la conservation aujourd'hui ne peut pas se limiter à conserver. Ce serait flirter avec la négligence; ce dont on ne peut pas accuser le promoteur immobilier. Et puis, l'en faire est pavé de bonnes intentions.
Ceci étant dit, le mont Saint-Hilaire vaut le détour (pas le prix d'entrée), à condition d'y venir en dehors des heures d'affluence. Se promener dans le sous-bois réserve toujours une bonne surprise sous la forme d'un triton vert, d'un pékan, d'un piranga écarlate ou de celle encore à venir.