Propager la bonne parole

Un jour de fin d'été ou d'automne, je fis la rencontre d'un prêcheur. Il était là adossé à une vieille souche, égrenant son chapelet dans le silence de la forêt. Gagné par sa ferveur, je m'approchai et m'inclinai, curieux et respectueux. Il se mit alors à parler d'obscurité et de froid à venir, me tendit quelques perles écarlates et m'assura de jours meilleurs si je les gardais enfouies au plus profond de mon jardin.
De retour à la maison, je m'éxécutai non sans un certain scepticisme et cherchai l'emplacement idéal pour enterrer les reliques. 


L'hiver passa, j'oubliai. Je ne sais plus combien d'hiver se succédèrent ensuite, peut-être deux, peut-être trois. Toujours est-il quand ce printemps de grâce 2014, la prophétie se réalisa. En me promenant dans le jardin, je remarquai une dizaine d'Arisaema triphyllum , grimpés dans leur chaire et se préparant à convertir les visiteurs.

         

Une virée chez Marguerite

C'était une belle journée pour assister au réveil de Marguerite d'Youville à sa résidence de l'île Saint-Bernard, dans le sud de Montréal.
À peine la porte passée, la vocation de refuge faunique du lieu s'affiche dans toute sa beauté-n'est-pas-le-mot avec un monument dédié au martinet martyr. Cette cheminée artificielle est la dernière invention de l'homme pour tenter de sauver le martinet ramoneur. Avant lui (je parle de l'homme), l'oiseau nichait dans les gros arbres creux des forêts matures. Puis vint le défrichement, la construction des navires anglais et la révolution industrielle qui portèrent un dur coup aux arbres et à leurs habitants. Les martinets s'adaptèrent. "Vous coupez mes arbres, j'utiliserai les cheminées de vos usines" se dirent-ils.
Mais à la révolution industrielle succéda la lutte des classes, le syndicalisme et les droits des masses laborieuses. Les "héritiers" trouvèrent rapidement la parade. Inutile de faire preuve d'une grande intelligence, il suffit d'appliquer des vieilles recettes: le bâton et la carotte. Ils inventèrent les congés payés, le hockey, le foot, la télé et déménagèrent leurs usines plus loin, beaucoup plus loin. Les cheminées, symboles de l'exploitation furent rasées et le martinet avec. C'en fut trop pour lui. Plus d'arbres, plus de cheminées, une Chine trop loin, il ne lui restait plus qu'à disparaître. Heureusement un groupe d'écolos décida qu'il fallait sauver le martinet ramoneur et se mit à lui construire des forêts de cheminées. 

 
C'est un peu plus loin que les oiseaux nous tombèrent dessus; d'abord des parulines jaunes (partout), des orioles de Baltimore (plein), des "Cardinal rose" (en veux-tu, en voilà), une crécerelle en train de dévorer une couleuvre, une gang de canards branchus, etc. etc., mais aussi des couleuvres rayées (énooooormes) et 2 moustiques.
Vers le bout de l'île, au fin fond de la forêt, après avoir longé le fleuve et traversé un marécage, nous découvrîmes les ruines d'une vieille forteresse cathare. En tout cas, vu de près, il y avait du Montségur dans l'architecture. Bizarre, je ne savais pas que les chevaliers avaient fui la persécution en Amérique, pavant ainsi la voie aux nombreux autres. 


En relevant les yeux, la méprise fut révélée. Il s'agissait bien d'une forteresse tombée aux mains de l'ennemi, mais il n'avait probablement fallu qu'un seul homme pour abattre ce vieux chêne bicolore.


D'autres avant nous étaient passés par là et avaient été émus eux aussi par le spectacle; des poètes à n'en pas douter


"Le jour où tu seras décomposé
Plusieurs d'entre nous y seront passés..."




 

Champignonnistes


Enfant, je les regardais à la fois fasciné et un peu inquiet dans les documentaires animaliers à la télé. Je ne pensais pas alors que j'aurais le plaisir d'observer des fourmis champignonnistes sur leur terrain. La première fois, c'était dans les ruines mayas de Chichen Itza au Mexique, dans un décor spectaculaire. La deuxième, c'était il n'y a pas très longtemps au Texas; la surprise fut moins grande mais le spectacle tout aussi impressionnant.



La première chose que l'on remarque, ce sont des feuilles bien vertes qui se déplacent à une vitesse inhabituelle pour des feuilles et selon une trajectoire trop rectiligne pour n'avoir que le vent comme seul moteur. Alors inévitablement, on s'incline intrigué par ce défilé végétal et, en se rapprochant, on découvre que les feuilles sont portées par des fourmis. Le trafic est si intense qu'à l'instar d'Attila et de ses Huns, là où passent les fourmis, rien ne pousse. D'abord on s'émerveille devant le spectacle, puis l'interrogation s'impose, même à l'esprit du moins curieux: "pourquoi ?"


La raison de ce trafic est que ces fourmis, aussi appelées coupeuses de feuilles, sont des agricultrices. Elles cultivent un champignon dont elles se nourrissent et, pour le faire pousser, elles utilisent des fragments de feuilles fraîchement découpés comme substrat. Il existe une quarantaine d'espèces de ces fourmis, réparties dans deux genres: les Atta et les Acromyrmex. Ici, on peut supposer (rien n'est moins sûr) qu'il s'agit de Atta texana car nous sommes au Texas.
Ces fourmis ne cultivent pas n'importe quel champignon. Dans le cas des Atta, c'est souvent un basidiomycète du genre leucocoprinus. Elles l'entretiennent soigneusement, n'hésitant pas à changer de substrat végétal quand il ne semble pas convenir à leur cultivar. Elles le défendent aussi contre les maladies en entretenant des bactéries qui leur fournissent des antibiotiques. Cultiver les champignons est un vrai travail de fourmi. Évidemment, lorsqu'une une jeune reine part fonder sa nouvelle colonie, le champignon fait partie de la dote de la mariée.


Ces fourmis vivent sous terre. Toutes ne le font pas; certaines construisent des dômes avec des matériaux ramassés alentours, d'autres vivent dans les arbres et quelques unes comme les fourmis légionnaires s'entassent les unes sur les autres pour abriter la reine. Les attas du Texas, elles, se contentent de rejeter les résidus d'excavation autour du nid, édifiant par là même un ensemble de terrasses imbriquées les unes dans les autres.  

  

 

Sturnelle des prés, Sturnella magna, Eastern meadowlark


Inutile d'aller bien loin pour en voir, quand on habite dans le sud du Québec. Il suffit de s'écarter un peu de la ville et de surveiller les oiseaux perchés sur les fils électriques ou sur les poteaux de clôture au bord des champs. 
Difficile aussi de se tromper dans son identification. La sturnelle des prés ne ressemble à rien d'autre qu'à la sturnelle de l'ouest, qui comme son nom l'indique, vit plus à l'ouest (de l'Ontario jusqu'en Colombie Britannique).
Là où les aires de distribution se chevauchent (le sud de l'Ontario pour le Canada) et où il est possible de rencontrer un égaré (le sud du Québec pour la sturnelle de l'ouest), le chant est un bon moyen de les discriminer, car, comme il se doit, elle ne parle pas la même langue. 
Je vous suggère d'aller les écouter sur xeno-canto, une audiothèque de chants d'oiseaux du monde entier, très bien faite: vous trouverez le chant de la Sturnelle de l'ouest ici (par exemple, le deuxième par Eric DeFonso, XC172625); à comparer avec celui de la sturnelle des prés (par exemple, le troisième par Eric DeFonson, XC172959). 

La danse de l'aigrette


Le bec des oiseaux en dit long sur leur art de se nourrir et leur façon.
Bec fort, effilé et long, chez les hérons, on pêche au harpon.
On n'hésite pas à se mouiller et, les pieds dans l'eau sans bouger,
On surveille du haut de ses échasses qu'une grenouille ou qu'un poisson passe.
Mais l'aigrette roussâtre fait exception; il lui faut de l'action.
Alors, elle court après sa pitance, l'entraîne dans sa danse.
Et juste avant de la cueillir, pour ajuster son tir,
Elle déploie ses ailes en une ombre mortelle.


Abeilles en difficulté

Depuis que le printemps est arrivé (faut le dire vite !), je sors surveiller l'arrivée des mes abeilles charpentières. L'installation de l'abri a été un succès et, chaque année, elles reviennent plus nombreuses. On a même créé des liens et quand je m’assois dans les marches pour boire mon café au soleil, elles viennent parfois se réchauffer sur mes genoux. 
Cette année, je les trouvais apathiques. Il est vrai que la température et la pluie n'aident pas. Vol lourd, souvent posées au sol, essayant de prendre de la hauteur en grimpant le long des brins d'herbes, bref un comportement inhabituel. En m'approchant pour voir ce qui n'allait pas, j'ai tout de suite remarqué que le thorax et une partie de l'abdomen étaient recouverts d'une pruine brunâtre. Je me suis alors immédiatement souvenu des images d'insectes infectés par des champignons que m'avaient montré un ami et collègue biologiste, Olivier Peyronnet pour ne pas le citer.
J'ai donc cherché de ce côté-là et, en développant les photos, je me suis rendu compte qu'il devait plutôt s'agir d'acariens. Cela n'augure rien de meilleur pour mes pauvres abeilles, car ce sont des hématophages qui finissent par les tuer. Jusqu'à présent, toutes celles que j'ai vu étaient infestées de parasites 




Mouette atricille, Leucophaeus atricilla, Laughing Gull


Je sais pourquoi les mouettes ont la tête noire. C'est parce que, contrairement aux goélands, elles n'aiment pas se mouiller la tête quand elles plongent pour attraper du poisson. Elles préfèrent enfiler un casque de bain et, même s'il n'est pas très ajusté autour des yeux, il est quand même assorti à leurs palmes. Les mouettes sont coquettes.  

Oeufs de Pâques


En ce 21 avril, le défi consistait à trouver des signes du printemps. Aussi, pendant que la communauté des observateurs et photographes d'oiseaux du Québec se bousculait à Pointe-Calumet pour observer une paruline de Townsend, une égarée de l'ouest, nous sommes descendus dans l'extrême sud du Québec à la rencontre des premiers revenants.


À la réserve nationale du lac Saint-François, les grues du Canada étaient déjà là et un couple de balbuzards pêcheurs construisait son nid. Quelques rainettes crucifères lançaient des incantations pour éloigner l'hiver pendant qu'une armée de symplocarpes tentait de repousser la neige.


Il parait que leurs fleurs, cachées au milieu de la spathe, dégagent une odeur putride qui attire certains insectes amateurs. Je le crois car je ne suis pas assez souple pour aller les renifler et j'aurais trop peur que la neige gagne du terrain si j'en cueillais une. Dans un mois, les choux puants victorieux se coifferont d'une couronne de laurier et ressembleront à ça.



D'une scie, quatre troncs


Échasse d'Amérique, Himantopus mexicanus, Black-necked Stilt



Je lis dans le "Peterson" à propos de l'échasse: "Grand limicole très gracile; dessus noir, dessous blanc. Noter les pattes rouges, ridiculement longues..."
Pardon Roy ! Parlons nous du même oiseau ? Si l'échasse avait été perchée sur des pattes de canard, c'eût effectivement été grotesque. Mais ici, il me semble que l'élégance l'emporte sur le ridicule.

Ragondin ou Rat musqué ?


Jusqu'à cette visite dans un marais du littoral texan, à Port Aransas exactement, dans le sud-est du Texas, tout était simple pour moi. Aux États-Unis et au Canada, on ne pouvait voir que le rat musqué (Ondatra zibethicus) et en Amérique du Sud, que le ragondin (Myocastor coypus). Tellement facile qu'il devenait  inutile de s'attarder sur les détails pour les identifier comme on pourrait le faire dans certains coins d'Europe où les deux ont été introduits.
Alors voilà, je ramène ces quelques images d'une famille de rats musqués pour ma collection personnelle et en cherchant des informations sur sa répartition, je tombe sur cette carte qui indique la région native de l'animal en rouge et la zone d'introduction en vert. Au Texas, rien, nothing, nada.
Je cherche la carte de distribution du ragondin au cas où et constate qu'il vit au Texas, où il a été introduit.
Sur la carte du bas, les zones rouges hors Amérique du Sud sont des régions d'importation du ragondin.
En fouillant un peu plus, j'apprends que les aires des deux espèces se chevauchent dans cette partie du Texas.
Finalement, qu'est-ce que j'ai ramené à part le regret d'avoir eu trop de certitudes ? Quels sont les critères qui permettent de les différencier:
    Distribution du rat musqué
    Distribution du ragondin
    Osado [Public domain], via Wikimedia Commons

    1. le ragondin est plus gros que le rat musqué; un critère parfois difficile à évaluer, surtout sur des images.
    2. il a une tache blanche autour du museau.
    3. ses grosses incisives oranges sont généralement bien visibles.
    4. ses pattes postérieures sont palmées.
    5. sa queue est ronde alors que celle du rat musqué est comprimée latéralement et donc plus ovale.    
     Ici, tout porte à croire qu'il s'agit de rats musqués, mais...

    Pélicans d'Amérique

    Les pélicans sont de drôles d'oiseaux avec leur énorme bec affublé d'une poche de peau extensible. Contrairement à ce que l'on entend parfois, ils ne s'en servent pas pour stocker le poisson mais plutôt pour l'attraper, à la manière d'une épuisette. En plongeant leur bec ouvert dans l'eau, la pression distend la peau et les deux os flexibles de la mandibule inférieure auxquels elle est attachée, s'écartent pour augmenter le volume. Pour préserver l'élasticité de cette poche, les pélicans ont l'habitude de l'étirer en basculant la tête en arrière.
    Lorsque vient le temps des amours, ils l'utilisent aussi comme argument de séduction en la gonflant d'air. Et, au cas où la poche ne suffirait pas à convaincre, le pélican d'Amérique se laisse pousser une excroissance sur la mandibule supérieure (individus au premier plan de la photo).


    On ne compte pas plus de huit espèces de pélicans dans le monde dont deux en Amérique du Nord: le pélican d'Amérique (Pelecanus erythrorhynchos) qui est blanc et le pélican brun (Pelecanus occidentalis), qui hésite entre le brun et le gris. Toutefois, leurs différences ne s'arrêtent pas à la couleur.
    Ainsi, le pélican brun est un oiseau marin. Il vit sur la côte est de l'Amérique, de la Caroline du Nord au Vénézuéla et sur la côte ouest, de la Colombie Britannique au nord du Chili. Le pélican d'Amérique, quant à lui, est un marin d'eau douce. Il passe l'été sur les lacs du centre des États-Unis et du Canada, puis l'hiver en Amérique du Sud. Son aire de distribution s'étend de plus en plus vers l'est du Canada et, dans quelques années, il pourrait bien faire son entrée au Québec. On commence d'ailleurs à en voir de temps en temps sur le Saint-Laurent à la hauteur de Montréal, au printemps ou en été; peut-être un égaré ou un éclaireur.


    Autre différence, le pélican brun pêche en plongeant sur sa proie après l'avoir repérée des airs, alors que les Pélicans d'Amérique pêchent à partir de la surface. Ils forment un demi-cercle et rabattent les poissons vers un haut-fond où il leur suffit de les ramasser.



    Les pélicans sont de gros oiseaux à l'allure peu aérodynamique. Pourtant, ce sont des planeurs exceptionnels. Il faut les voir raser la crête des vagues en formation serrée, sans un battement d'ailes. J'ai passé de longs moments à les regarder tracer la ligne d'horizon des mers du sud; jamais je ne les ai vu trébucher.

    Plongeur



    Pourrait-on se douter que l'érismature rousse (Oxyura jamaicensis) est un canard plongeur. À première vue, sur l'eau, rien ne le distingue des autres canards: même forme, même flottaison, même bec. Au sol par contre, quelque chose éveille les soupçons. En effet, comme tous les canards plongeurs, il a tendance à se tenir plus droit.
    S'ils se redressent ainsi, ce n'est pas parce qu'ils sont fiers de pouvoir retenir leur souffle plus longtemps. Cela vient de la position de leur pattes qui sont plantées vers l'arrière du corps, rendant ainsi leur propulsion sous l'eau plus efficace. C'est qu'il en faut de la force pour immerger un corps que l'évolution a entrainé à flotter.
    Les canards barboteurs n'ont pas ce problème. Ils ne font que tremper la moitié antérieure de leur corps en basculant vers l'avant. Ils flottent, c'est irrémédiable et le fait d'avoir les fesses en l'air, exposées à la vue de tous ne les rend pas moins fiers. Non, s'ils se gonflent moins la poitrine une fois au sol, c'est parce que leurs pattes ont une position plus centrale.
    Mais, au fait, pourquoi les plongeurs plongent-ils ? Pour se nourrir évidemment. 
    Alors, cela veut-il dire que leur régime alimentaire est différent des barboteurs ? 
    Non, l'organe et la fonction sont intimement liés et comme les becs des deux groupes se ressemblent, on peut penser qu'ils se nourrissent de la même façon; en filtrant l'eau et la vase à la recherche de végétaux et de petits invertébrés. Simplement, puisqu'il en fallait pour tout le monde, l'évolution a fait en sorte que la même ressource ne soit pas accessible à tous au même endroit et au même moment. La nature n'est elle pas bien faite ? En tout cas, c'est que prétendent tous les gens en bonne santé. 
    En passant, pour pouvoir constater de ses propres yeux le bleu incroyable du bec de l'érismature, il suffit de se rendre aux bassins de décantation de Baie-du-Febvre, au bord de la route Janelle. S'il n'est pas encore arrivé, vous n'aurez pas fait le chemin pour rien. Je crois que les oies des neiges y sont déjà.

    Barboteurs

    Il y a deux sortes de canards: les barboteurs et les plongeurs. L'archétype du barboteur, c'est le colvert; à ce point présent qu'on ne le regarde plus, tellement adapté à l'humain qu'on le croit domestiqué, voire nuisible.
    Mais les barboteurs, c'est beaucoup plus que ça: beaucoup plus de couleurs, de sons et de noms évocateurs: sarcelle à ailes bleues, sarcelle cannelle, canard branchu, canard siffleur, dendrocygne à ventre noir, et autres.
    Ils sont aussi un très bon moyen de s'initier à l'observation des oiseaux. On sait où les trouver; il suffit de chercher un plan d'eau. Ils sont assez statiques pour avoir le temps de les observer. Les mâles en plumage nuptial des différentes espèces sont suffisamment différents pour ne pas poser de problèmes d'identification;  les mâles en mue et les femelles suffisamment semblables pour exercer son sens de l'observation. Mais attention, commencer à s'y intéresser, c'est s'aventurer sur un chemin qui risque de vous entraîner plus loin que vous ne l'aviez imaginé.
    Pour éviter de tomber dans le piège, mieux vaut continuer à ignorer le canard aperçu du coin de l'oeil et  prétendre qu'il s'agit d'un colvert.





    Grue blanche, Grus americana, Whooping Crane

    J'ai eu la chance, il y a une quinzaine de jours, de pouvoir observer 10 grues blanches. Chance n'est pas vraiment le mot, car l'endroit est connu des observateurs d'oiseaux pour en abriter et nous nous y rendions dans le but de les voir. Non, je parlerais plutôt de privilège, car il n'en reste plus que 250 environ dans le monde; le monde de cette espèce étant limité au centre de l'Amérique du Nord. 250, c'est peu mais ses effectifs n'ont, parait-il, jamais été très élevés. Cela n'a pas empêché l'humain de la chasser pour la viande et de drainer son habitat pour le cultiver.
    Plein d'espoir et d'incertitude, nous nous sommes donc dirigés vers le "Goose Island State Park" à proximité de Rockport (Texas) au bord du Golfe du Mexique. Guider des excursions ornithologiques m'a appris qu'on ne donne pas rendez-vous à la faune et savoir qu'un oiseau a déjà été observé à un endroit ne garantit jamais que l'on pourra l'y observer. Avec la grue, la tache était quand même plus facile:  l'oiseau est gros, il est blanc et il fréquente les milieux marécageux; ce qui laisse moins de place aux arbres. Ce jour-là, la nature était avec nous; nous les avons trouvé rapidement, à proximité d'un point d'eau comme il se doit, suffisamment proches pour pouvoir admirer au télescope les détails de son anatomie.




    Hirondelle à front blanc, Petrochelidon pyrrhonota, Cliff Swallow

    L'hirondelle à front blanc ressemble à l'hirondelle rustique (ou hirondelle des granges selon à quel moment de la normalisation des noms français on s'est intéressé à elle). Deux détails permettent de les distinguer: la front a le front blanc (évidemment) - celui de sa congénère est plutôt rouge foncé - et sa queue n'est pas fourchue. 
    La situation se complique au Mexique et dans une partie du Texas où l'hirondelle à front blanc peut avoir le front rouge comme la rustique et comme une autre espèce du coin, l'hirondelle à front brun (Petrochelidon fulva). Si la queue est fourchue (queue nettement plus longue que les ailes quand l'hirondelle est perchée), c'est une hirondelle rustique, Si elle ne l'est pas, on regarde attentivement la gorge. La "front blanc au front blanc", la "front blanc au front brun" et la "front brun" ont toutes la gorge rose ou rouge. Seule la "front brun" a la gorge uniformément rose (comme on peut le voir dans la deuxième vidéo de très mauvaise qualité ci-dessous); chez les autres, le rouge est bordé de noir dans le bas de la gorge.
    Au Québec, la question ne se pose pas. On ne trouve que l'hirondelle rustique et l'hirondelle à front blanc blanc, pas la tex-mex, ni l'hirondelle à front brun...quoiqu'elle ait déjà été rapportée.




    Bouteille à la mer

    Quoi de plus agréable que d'explorer le sud du Texas avec sa blonde et ses meilleurs amis !
    Ah oui, je sais: le faire avec sa fille.
    Une autre fois peut-être, il n'est jamais trop tard.
    Bon anniversaire Marie !




    Fleur d'oranger

    S'asseoir au pied d'un oranger en fleur, s'imprégner de son parfum et guetter l'Ariane du Yucatan...la vie a des bons côtés.

    Padre island national seashore

    Quelques degrés de latitude plus bas que les jardins du Québec, on retrouve la gaillarde (Gaillardia pulchella) dans son milieu naturel,  les dunes de sable du sud-ouest américain. En arrière-plan, l'oponce de l'est (Opuntia humifosa) ajoute une touche exotique au décor mais il ne faut pas s'y fier car ce cactus pousse dans tout l'est de l'Amérique jusque dans le sud de l'Ontario.

    Big Tree

    C'est le nom de ce chêne (Quercus virginiana) âgé de 1000 ans et toujours aussi vert. Fidèle au poste, il veille sur la dizaine de grues blanches qui ont trouvé refuge au "goose island stage park"; il ne reste que 200 à 300 individus de cette espèce menacée d'extinction et nous avons eu la chance de les observer. J'espère pouvoir les montrer dans un billet futur.

    San Antonio

    Le sud du Texas hésite entre l'hiver, le printemps et l'été.

    450 Moineau

    -14°C, mais les moineaux ne s'y trompent pas; le printemps est à nos portes et il est temps d'accéder à la propriété.
    Au prix des logements dans le 514(*), ils font comme tout le monde et viennent s'installer dans le 450 ou le marché semble quand même favorable aux vendeurs.



    * Pour les les lecteurs outre-Québec, 514 est l'indicatif téléphonique de l'île de Montréal et 450, celui de sa banlieue aux habitudes de vie suffisamment différentes pour faire sourire le "vrai" citadin. En éloignant le point de vue, il va de soi que ces nuances deviennent imperceptibles.

    Touraine

    De la préhistoire à aujourd'hui, le tourangeau a su exploiter les coteaux calcaires que la Loire, l'Indre, Le Cher et la Vienne lui ont aménagés. L'abri est devenu habitation troglodytique, champignonnière ou cave à vin, et le tuffeau, pigeonnier, lavoir, maison, château ou cathédrale.

    Chinon
    Château de Chinon
    Le Grand-Pressigny
    Cathédrale de Tours

    Les océans se vident ...


    ... plus vite que nos assiettes se remplissent. Notre consommation galopante, la surpêche et la pollution les transforment en désert liquide. Bien sûr, j'en avais entendu parler, mais j'habite loin de la rive et ce n'est qu'une goutte de plus dans l'extinction globale des espèces. Ce n'est qu'en travaillant à la mise à jour d'une encyclopédie des aliments que j'ai vraiment pris conscience du désastre. Consignes de l'éditrice: évoquer les problèmes de la surpêche et indiquer les choix éco-responsables en matière de consommation de poisson. Facile, je vais parler de l'aquaculture et des poissons d'élevage. C'était sans compter sur l'avidité de mes congénères: hormones de croissance, antibiotiques, contamination aux métaux lourds, défrichage des mangroves, accumulation des excréments dans l'environnement.
    La solution serait de se limiter, mais comme tout le monde, même si je n'en ai besoin que d'un, j'en achète deux; c'est tellement plus avantageux. Comme les autres, je manque de courage. Plus on me facilite la vie, moins je la trouve facile. Je ne m'abaisse plus à arracher un pissenlit et je préfère respirer les vapeurs d'essence dans le sillage de ma tondeuse plutôt que de la pousser en silence; j'aime le bruit des moteurs. Je coupe les arbres qui cachent ma maison et je fais installer l'air climatisé. Je n'aime pas me sentir à la merci des éléments: tempêtes de neige, de pluie, de vent, d'étudiants, de foulards, alouette...C'est quoi une alouette ?       

    Écureuil gris

    Pas grand chose au mont Saint-Bruno cet après-midi à part des traces d'écureuil gris, une pensée de plus en plus présente pour le Texas, bientôt, et un coyote, trop loin.

    Deux degrés d'espoir

    Marcher dans la neige avec des bottes d'hiver quand il fait deux au-dessus de zéro, c'est comme marcher pieds nus dans le sable sur une plage des Caraïbes. On se console comme on  peut.

    Drôle d'oiseaux

    Chaque hiver, nous apercevons quelques cerfs de Virginie du  côté sauvage de la clôture. Cette année, une bande de cinq, toujours les mêmes, vient nous visiter régulièrement. Il y a aussi un renard roux qui passe faire son tour. Nous avons pu constater que les cerfs s'en méfient. Pourtant, ils ne font pas partie de son régime alimentaire...en tout cas pas dans cet état.
    L'installation des mangeoires n'est probablement pas étrangère à cette recrudescence de la faune: graines, oiseaux, rongeurs, brouteurs, carnassiers. Il ne reste plus que les chasseurs pour compléter la chaîne. Que le lobby se rassure; ils ne sont pas loin. 200 mètres seulement nous protègent des coups de fusils. Au-delà, le promeneur doit faire confiance à l'habileté et à l'intelligence des nemrods; autant dire que la vie ne tient à rien. 

    Tout n'est pas blanc chez les harfangs

    Tous les harfangs des neiges ne sont pas blancs. Seuls les mâles adultes peuvent le devenir; les femelles et les juvéniles ont un plumage plus ou moins moucheté de noir. Ils éclaircissent avec l'âge, mais les femelles garderont une forte proportion de noir.
    La photo montre une jeune femelle capturée cet hiver dans un aéroport de la région de Montréal. Comme c'est le cas en général, elle était couverte de mites. Ces parasites, dont on voit deux exemplaires sur le bord extérieur gauche du disque facial, vivent dans son plumage. C'est à vous dissuader de la tenir... à moins que ce soit ses serres.


    Chaque hiver, le sud du Québec se transforme en villégiature pour harfangs. Ils s'installent dans des endroits très dégagés, grandes terres agricoles ou aéroport, qui leur rappellent probablement leur toundra natale. Il s'agit majoritairement de juvéniles et de mâles; les femelles ayant tendance à hiverner plus au nord.
    Depuis les années 50, une rumeur, d'autant plus tenace quelle trouve son origine dans le milieu scientifique, veut que ces mouvements soient cycliques et qu'un pic d'abondance se produise tous les 4 ans environ. La théorie veut que ce cycle d'irruptions suive celui de la population des lemmings. Quand ces derniers abondent dans le Grand-Nord, les harfangs ont tendance à rester là-haut et à se faire plus rares dans le sud en hiver; quand la population des lemmings s'effondre, les harfangs débarquent. La logique de cette théorie satisfait tellement l'intellect qu'elle est très vite assimilée. Je l'ai moi-même maintes fois répétées au cours d'excursions et je crois même l'avoir déjà écrite dans ce blog.
    Pourtant, tout indique que les choses sont un peu plus compliquées que çela. Premièrement, l'irruption hivernale des harfangs n'est pas cyclique partout au Canada. Dans les plaines du centre, ses effectifs semblent assez constants d'un hiver à l'autre. Dans l'ouest, les invasions sont beaucoup plus épisodiques et il peut se passer quelques hivers sans qu'on observe un harfang. Et dans l'est, les cycles ne sont pas tout à fait aussi réguliers qu'on le prétend; leur intervalle varie plutôt entre 3 et 6 ans. Enfin, l'abondance des observations n'est pas synchrone d'est en ouest du pays.
    Ce qui est intéressant chez le harfang, c'est que contrairement à d'autres oiseaux, il ne semble pas complètement attaché à un territoire. Ainsi, les jeunes et les femelles ne retournent pas nécessairement sur le lieu de nidification de l'année précédente. Un marquage avec des émetteurs radio suggère qu'ils ont un comportement plus nomade, pouvant se déplacer sur de grandes distances du nord au sud et d'est en ouest et ne nichant que lorsque les conditions alimentaires sont propices.
    En tout cas, si vous n'avez jamais vu de harfangs, sachez que c'est une bonne année pour le faire, car on en a rarement rapportés autant dans le sud du Québec.

    Armoise annuelle

    Photo de Kristian Peters
     [GFDL or CC-BY-SA-3.0],   via Wikimedia Commons
    Artemisia annua (Astéracées) est aussi appelée Armoise chinoise.
    Originaire d'Asie, elle s'est naturalisée en Europe et en Amérique du Nord ; on la trouve autour des zones habitées et dans les terrains vagues. Elle se distingue de l’armoise commune par ses feuilles divisées et glabres.
    L'artémisinine, extraite de l’armoise annuelle, et ses dérivés semi-synthétiques, l’artésunate, l’artéméther (ou arténam), l’artééther (ou artémotil), l’artélinate, l’artéflène et l’artémisinone, font partie des nouveaux médicaments utilisés pour traiter le paludisme, en particulier ses formes résistantes aux traitements conventionnels.
    On utilise les parties aériennes, qui sont antibactériennes, antipaludiques, antiprotozoaires et antipyrétiques.
    Parmi les principes actifs de l'armoise annuelle, on trouve:
    • L'artémisinine, une lactone sesquiterpénique qui a des propriétés antipaludiques et antiprotozoaires. Sa teneur dans les parties aériennes varie entre 0,01 et 0,8 %; elle est plus élevée dans les fleurs.
    • Une huile essentielle contenant du camphre (44 %)
    Conte le palusdisme, la dysenterie, la fièvre, la jaunisse, les maladies inflammatoires, les maladies auto-immunes (le lupus), le psoriasis, les infections fongiques et bactériennes, le manque d'appétit, le rhume, les troubles circulatoires, la constipation et la dysménorrhée.
    • Infusion de 3 à 10 g dans un litre d'eau à prendre en plusieurs fois dans la journée.  
    Contre les infections fongiques et bactériennes de la peau, les troubles articulaires (rhumatisme, entorse), les névralgies et les ecchymoses.
    • Compresse avec l'infusion.
    • Cataplasme avec la plante fraîche.
    L'armoise annuelle ne semble pas présenter de danger pour la santé lorsqu'elle est utilisée sur une période de 30 jours. Au-delà, les données manquent. Elle peut toutefois provoquer des troubles digestifs mineurs chez certaines personnes. L’armoise annuelle est contre-indiquée pendant les premiers mois de la grossesse, en raison de l'effet tératogène de l'artémisinine.

    Argousier

    Photo de Vmenkov, [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0]
    via Wikimedia Commons
    Hippophae rhamnoides (Éléagnacées) est aussi appelée Argousier faux-nerprun, Bourdaine marine, Épine luisante, Épine marante, Faux Nerprun, Griset ou Saule épineux.
    L’argousier est un arbrisseau épineux originaire d’Europe qui a été introduit en Amérique du Nord comme arbre ornemental, mais qui est de plus en plus cultivé pour la production de fruit.
    On utilise les baies et les graines qui sont antimicrobiennes, antioxydantes et anticancéreuses.
    Parmi les principes actifs de l’argousier, on trouve :
    • La vitamine C (environ 400 mg pour 100 g de fruits) et la vitamine E (antioxydante).
    • Des flavonoïdes auxquels on attribue des effets anticancéreux, anti-inflammatoires, antiplaquettaires et hypocholestérolémiants
    • Des acides gras insaturés (acide oléique, linolénique, stéarique et palmitoléique) dans la graine.
    • Le β-sitostérol, un phytostérol qui pourrait avoir un effet antiulcéreux.
    Pour prévenir et traiter les infections digestives et respiratoires.
    Pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
    • Baies à raison de 5 à 45 g par jour.
    • Jus de fruit à raison de 300 ml par jour.
    Contre les brûlures, les dermatoses (eczéma) et les plaies.
    • Cataplasme de baies écrasées.



    Anis vert

    Copyright © 2007 David Monniaux
    Pimpinella anisum (Apiacées) est aussi appelée Anis cultivé, Anis musqué, Anis officinal, Anis sucré, Boucage, Pimpinelle, Pimpinelle anisée ou Pimprenelle d’Égypte.
    Plante annuelle originaire de l’ouest de l’Asie, l’anis est cultivé en Amérique du Nord.
    On utilise les graines, qui sont antalgiques, antibiotiques, antifongiques, antispasmodiques, carminatives, emménagogues, expectorantes, galactogènes, insecticides et œstrogéniques.
    Parmi les principes actifs de l'anis, on trouve:
    • Une huile essentielle qui constitue 1,5 à 5 % des graines et dont le principal composant est l'anéthol.
    Contre l'inflammation (bronchite, trachéite) et les infections des voies respiratoires, la toux, la dyspepsie, la colique (spasmes gastro-intestinaux), les flatulences, les ballonnements, le manque de lait, les règles irrégulières et le manque de libido.
    • Graines à raison de 0,5 à 1 g, 3 fois par jour.
    • Infusion de 1 à 3,5 g de graines broyées dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour (toux) ou à raison de 15 ml au besoin (troubles digestifs).
    • Huile essentielle à raison de 0,05 à 0,2 ml, 3 fois par jour.
    Contre la pédiculose.
    • Lotion avec une infusion de 70 g par litre d’eau.



    Arbre à orchidées

    Dans la série "Bricolage d'hiver", voici l'arbre à orchidée façon vieux 2 par 4 récupéré. Un peu de colle à bois, de la teinture, un foret à trois pointes et des orchidées épiphytes pas trop compliquées à faire refleurir, genre Phalaenopsis. On coupe, on colle, on teint, on plante et le tour est joué. Ne pas oublier de vaporiser de temps en temps...quand même. L'amour, ça suffit pas. Faut aussi de l'eau fraîche.
    Vivement le printemps !

    Pour passer l'hiver

    Il y a des jours de décembre, de janvier ou de février où l'on prend plus de plaisir à rester dedans qu'à flâner dehors. Quand le vent tire la température déjà négative vers le bas, c'est le temps de trier et de ranger les trouvailles des jours plus cléments, c'est le temps de bricoler et de lire. 
    Tiens, en parlant de lire et de bricoler, je suis en train de feuilleter "Jouets de Plantes", un livre magnifique qui nous rappelle tous les objets ludiques et décoratifs que nos parents et nos grands-parents nous apprenaient à fabriquer avec les plantes cueillies au cours d'une promenade. Vous vous souvenez ? Les moulins à eau posés dans le courant d'un ruisseau, les voiliers et autres embarcations "gossées" dans des écorces de pin et confiées à ces mêmes courants pour qu'ils atteignent l'océan et des rivages exotiques, les animaux et personnages fantaisistes qui prenaient naissance dans des glands ou des marrons, les sifflets taillés dans des rameaux de sureau ou tout simplement les épis d'orge sauvage qui escaladaient nos manches, mus par le balancement de nos bras. Enfin bref, toutes ces petites choses que les enfants citadins ne connaîtront plus.


    Dans ce livre-musée, Christine Armangaud  nous expose le fruit des années qu'elle a passées à chercher dans les anciens documents et à interroger les mémoires d'un âge presque révolu. Le lire fait remonter les souvenirs d'une enfance heureuse, donne le goût d'y replonger et pourquoi pas de "patenter" un compagnon à ce vieux marin-pêcheur ramené de Gaspésie. 
    Le livre en question est publié aux éditions "Plume de carotte" qui, soit dit en passant, recèlent plein d'autres trésors du genre.     

    Camomille romaine

    Photo de Jeantosti,
    [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
    Chamaemolum nobile, syn. Anthemis nobilis (Asteracées), est aussi appelée Anthémis noble, Anthémis odorante, Camomèle, Camomille d'Anjou ou Camomille noble.
    La camomille romaine pousse en Europe et en Amérique du Nord. Mis à part la présence d'écailles entre les fleurs, elle ressemble beaucoup à la camomille allemande. Il existe une variété à fleurs doubles qui se caractérise par plusieurs rangées de ligules blanches.
    On utilise les fleurs, qui sont antidépressives, antiémétiques, anti-inflammatoires, antispasmodiques, carminatives, cholagogues, digestives, emménagogues et sédatives.
    Parmi les principes actifs de la camomille romaine, on trouve :
    • Une huile essentielle (0,4 à 1,75 % de la fleur) composée entre autres de chamazulène (anti-inflammatoire) et de nobiline (antitumorale in vitro).
    Contre la dyspepsie, l'atonie gastrique, les troubles digestifs mineurs (ballonnements, flatulences, éructation, nausée, vomissement), l'inflammation des muqueuses, la fièvre, les névralgies, l'état grippal, les migraines menstruelles et le manque d'appétit.
    • Fleurs séchées à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
    • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
    • Extrait liquide (1:1 éthanol à 70 %) à raison de 1à 4 ml, 3 fois par jour. 
    • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 3 à 5 ml, 3 fois par jour.
    • Vin de camomille (1:40, 10 jours) à raison de 30 ml avant un repas; on peut ajouter 10 g/l d'écorce d'orange amère ou de citron pendant la macération.
    Contre l'extinction de voix, la douleur, l'inflammation de la peau, les dartres, les gerçures, les piqûres d’insecte, l'eczéma, l’irritation de la peau et le prurit.
    • Bain oculaire avec une infusion de 35 g par litre d’eau.
    • Lotion pour la peau avec la même infusion.
    • Huile (1:8 à chaud) à appliquer sur la peau (douleur). 
    La camomille peut provoquer des réactions allergiques. À forte dose, elle peut causer des vomissements.