Un 22 juin sur le Mont Saint-Hilaire

Du sommet du mont Saint Hilaire, on aperçoit le centre-ville de Montréal adossé au Mont-Royal et, entre les deux, le mont Saint-Bruno.

À une trentaine de  kilomètres de Montréal à vol d'oiseau, le mont Saint-Hilaire est une de ces collines montérégiennes qui émergent de la vallée du Saint-Laurent. Le lieu est en grande partie protégé par un statut de réserve naturelle en milieu privé et sa valeur écologique lui a valu le titre de réserve de la biosphère par l'UNESCO. C'est aussi un endroit très tendance pour aller faire son jogging, moyennant les 8 $ du droit d'entrée.  
Aussi, choisir de monter au sommet un samedi est une mauvaise idée si vous êtes plus intéressés par l'observation de la nature que par les conversations rarement feutrées des promeneurs.
Heureusement, la réserve est grande et en nous enfonçant dans la forêt par les sentiers les moins fréquentés, nous sommes finalement arrivés dans le domaine de la fée des bois. Un brin facétieuse, elle s'est mise à imiter le "tchic urrr" d'un piranga écarlate, sachant que nous ne résisterions pas à l'envie de le voir. En nous approchant et en relevant la tête pour essayer de trouver l'oiseau, notre regard a croisé un nid de guêpes qui s'est révélé être une chouette rayée. Plus loin, nous avons trouvé le prince charmant, que ma blonde a refusé d'embrasser, et une coiffe abandonnée par un lutin.
Vraiment, le lieu n'a rien perdu de sa magie.




Ouaouaron attendant un baiser
Ancolie du Canada

Un 17 juin dans le boisé du Tremblay

Les fabacées, que l'on appelle des légumineuses quand elles nous donnent leurs graines à manger, sont en fleurs dans le boisé. À part celles des photos, il y avait aussi du trèfle blanc (ou rampant) et du trèfle rouge (ou des prés). Ce dernier, comme plusieurs autres fabacées, contient beaucoup de phytoestrogènes qui soulagent, dit-on, les symptômes de la ménopause.
Une histoire court dans le monde scientifique racontant que ces molécules très ressemblantes aux œstrogènes des animaux, bien qu'elles n'aient pas la même origine biochimique, auraient été inventées par les plantes fourragères pour limiter la natalité de leurs prédateurs, les herbivores. Pourquoi pas ? L'hypothèse est satisfaisante pour l'esprit, mais elle reste ce qu'elle est.

Trèfle hybride
Mélilot blanc
Mélilot jaune ou officinal: celui-là est sédatif et tonique pour les parois veineuses.


Vesce jargeau
Consoude officinale
Érigéron de Philadelphie
Iris versicolore

Cohabitation

De passage à Amsterdam (Pays-Bas) en provenance de Montréal (Canada), ma première grande surprise en déambulant dans les rues a été de constater que les Amstellodamiens avaient réussi ce que les Montréalais ont décrété être impossible, soit la cohabitation des modes de transport sur un même axe de circulation. À Montréal, ville nord-américaine tracée au cordeau dans un espace à conquérir et avec une densité de population partant de rien pour arriver à 4517 habitants par kilomètre carré, il semble impossible de faire cohabiter les piétons, les cyclistes, les automobiles et les autobus. Ici, la loi des colons, celle du plus fort, dicte encore les comportements. Ceux qui ont le plus à en souffrir sont bien sûr les piétons, tout en bas de la chaîne alimentaire.



À Amsterdam, une ville européenne, tissée serrée et courbée par l'histoire, avec une densité de population de 4908 hab/km2, j'ai vu dans un espace qui ferait souffrir un canadien de claustrophobie, circuler des péniches, des autobus, des tramways, des automobiles, des vélos (beaucoup de vélos) et des piétons.
Pourquoi, me direz-vous, évoquer les problèmes de cohabitation de véhicules dans un blog consacré à la nature ? J'y viens. 



Hier soir, je marchais dans le boisé du Tremblay et j'ai pu observer plusieurs couleuvres rayées enroulées sur elles-mêmes au milieu du chemin pour profiter des derniers rayons de soleil. Respectueux de leur tranquillité, je faisais un détour en me disant que leur présence était une autre bonne raison d'interdire les vélos, malgré le mécontentement que cela crée chez les cyclistes.
Moi aussi pourtant, j'ai cru dans ce projet de la ville de Longueuil qui consistait à ouvrir un sentier multifonctionnel dans le boisé du Tremblay dans le but d'officialiser sa protection en attendant de lui obtenir un statut de refuge faunique. Faire profiter du lieu au plus grand nombre possible en laissant se côtoyer, promeneurs, y compris de chien, joggeurs et cyclistes était une intention louable. Comme d'habitude quand il s'agit d'humanité, j'ai rapidement déchanté. C'était sans compter avec cet individualisme du citoyen moyen dont la vie est régie par un principe simple, immédiatement énoncé en cas de contestation: "j'ai le droit de le faire, alors je le fais". Un droit qui, exercé sans autocritique, ni sens de la responsabilité, tombe trop facilement dans l'excès et devient rapidement incompatible avec une vie en société. Pour rétablir un semblant d'équilibre, on a alors recours aux interdictions, une solution bien pratique et économique qui n'a de valeur à long terme que celle de pérenniser l'absence de savoir-vivre ensemble.