Halte migratoire

Les migrations battent leur plein. Le moucherolle tchébec et le viréo à tête bleue sont arrivés hier au boisé du Tremblay et ce matin, aux étangs Antoine-Charlebois, nous avons croisé des parulines à croupion jaune, à collier et jaunes, un tyran tritri et un viréo mélodieux. Un pygargue à tête blanche nous est aussi passé au-dessus de la tête, littéralement. 

De retour à la maison, nous avons répandu à la volée quelques graines mélangées, comme nous le faisons toujours pendant la saison des migrations. Les bruants de passage se sont évidemment précipités dessus, ce qui a piqué la curiosité d'un cardinal à poitrine rose. On le voit régulièrement au jardin, mais cette année, c'est sa première apparition depuis qu'il est arrivé du sud, il y a deux ou trois jours.

Bien sûr, toute cette agitation a attisé la curiosité des voisins dont certains auraient aimé se joindre à la table, notamment la marmotte. Mais je ne me laisserai pas attendrir par son regard suppliant. Sous ses allures bon enfant, c'est un ogre et lui ouvrir la porte, c'est faire le deuil de son jardin. Surtout celle-là, nous nous connaissons bien.

Matin chantant

Une grive solitaire, mais pas pour longtemps. 

Les migrations vont bon train dans le boisé du Tremblay. On commence à voir des grives solitaires depuis trois jours et des trains entiers de bruants défilent sous nos yeux. Certains, comme ce bruant des marais, en descendent pour poser leurs bagages. Poitrine gonflée, calotte hérissée, il défie ses congénères au chant et s'ils font mieux que lui, il ira voir ailleurs sans discuter. Soudain, l'arrivée d'un groupe d'oiseaux noirs et bruyants lui font rabattre son caquet et sa casquette.

Longueuil et l'environnement

J'habite à Longueuil, au bord du Saint-Laurent, en face de Montréal. À Longueuil, on a une vision de l'environnement qui date encore du XIXᵉ siècle. On détruit les espèces menacées à grands coups de bulldozers pour y faire passer des automobiles; on nettoie encore les rues en les aspergeant d'eau sous pression trois ou quatre fois par an; on veut encore développer un aéroport à proximité de deux voisins  internationaux, Pierre-Elliot-Trudeau pour les passagers et Dorval pour le fret, tout en l'entourant de quartiers résidentiels et on ne considère les arbres que comme des "deux par quatre". À Longueuil comme ailleurs au Québec, on voit toujours plus grand, mais pas encore assez loin.

1. Sécurité publique: on coupe les gros arbres au bord du chemin sous prétexte qu'ils sont vieux ou malades, et représentent un danger pour les promeneurs.
2. Compensation carbone: on plante de nouveaux arbres bien au bord du chemin sans tenir compte de leur développement futur.
 
3. Gestion environnementale: les jeunes arbres ayant grandi, il faut maintenant couper toutes les branches qui empiètent sur le chemin.

4. Développement durable: en plantant un arbre imposant (hauteur moyenne du chêne rouge: 20 à 30 mètres) aussi près du chemin, on s'assure des emplois de bûcherons dans quelques années, mais l'arbre n'atteindra jamais ses 300 ans.