Monarque |
Ce à quoi nous avons répondu que les populations animales peuvent varier d'une année sur l'autre, qu'il est impossible d'établir une tendance à partir d'une seule observation, qu'elles sont soumises à des cycles naturels d'abondance, que des conditions particulières peuvent les favoriser temporairement ou leur nuire. Par exemple, cette année, beaucoup d'oiseaux, dont les colibris du jardin, ont été retardés à cause de conditions météorologiques défavorables aux États-Unis. Néanmoins, force est de constater qu'à ces fluctuations saisonnières s'ajoute une tendance générale à la baisse.
Tous les observateurs d'oiseaux vous le diront, il y en a de moins en moins chaque année. Le rapport sur l'état des populations d'oiseaux du Canada disponible ici le confirme: les effectifs des oiseaux nicheurs diminuent constamment depuis 1970, une baisse de 12 %. Des espèces, abondantes il y a quelques années, ont disparu des listes d'observation. Personnellement, il y a longtemps que je n'ai pas vu un gros-bec errant et, dans un autre ordre d'espèces, la rainette faux grillon qui chantait au printemps derrière chez nous s'est éteinte depuis deux ans déjà. Nous entretenons un parterre d'asclépiade (c'est un bien grand mot pour une plante indigène considérée comme une mauvaise herbe par ceux qui n'ont pas d'odorat). Nourriture presque exclusive du Monarque, cette année, il n'a été survolé que par un seul papillon. Ce ne serait pas inquiétant si on ne connaissait pas les menaces qui pèsent sur ce migrateur: la traversée de la "corn belt" américaine, de ses pesticides, la disparition ses forêts mexicaines du Michoacán où ils se rassemblent.
Le constat de cette perte continuelle sera-t-il suffisant pour l'inverser ? Constater le déclin est une chose, il nous reste à faire le lien avec nos gestes quotidiens et à changer nos habitudes.
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