Zoogamie et zoochorie...

...sont deux façons ingénieuses qu'ont inventé les plantes pour voir du pays.
Dans le cas de la zoogamie, il s'agit de se faire transporter sous forme de pollen par des animaux dans le but d'aller féconder un ovule lointain; une espèce de correspondance amoureuse qui finit par porter ses fruits. Le rôle de Cupidon est souvent joué par un insecte (entomogamie), mais il arrive que soit un oiseau (ornithogamie), par exemple un colibri, ou encore un mammifère comme une chauve-souris ou un jardinier.

Cirsium horridulum

Dans le cas de la zoochorie, la plante confie sa progéniture (sous forme de graine) à un animal et espère que ce dernier saura lui trouver une terre accueillante. C'est l'équivalent de la cigogne, à cette différence près que l'organisation multinationale des plantes a étendu le procédé à l'ensemble du règne animal.
Pour le voyageur, il y a plusieurs options. La graine qui veut profiter du paysage pendant le voyage choisit l'épizoochorie en s'accrochant à l'animal de passage. Les exemples sont nombreux, mais celui qui nous touche le plus est probablement celui de la bardane

Arctium lappa
Une adepte de l'épizoochorie: la grande Bardane
Arctium lappa

D'autres graines, moins regardantes sur les conditions de voyage, préfèrent l'endozoochorie. Elles revêtent alors une tenue de voyage alléchantes et attendent d'être happées par le transporteur. Une fois digérées, elles seront déposées plus loin; inutile de faire un dessin.

Turdus migratorius

Il y a aussi l'option de la dyszoochorie, qui consiste à faire partie du régime alimentaire d'un animal tout en espérant échapper à sa voracité. C'est le jeu dangereux que pratique entre autres, le gland avec l'écureuil. Emporté et caché par l'animal, il espère se faire oublier et germer dès que les conditions climatiques le permettront. Cela doit marcher puisqu'il y a encore des chênes.

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