Un 4 mai dans le boisé du Tremblay



Hier, par la fenêtre, nous avons entendu le chant de la paruline couronnée dans le bois. Ce matin, nous avons vu une paruline à croupion jaune et entendu une paruline bleue en allant nous y promener. Si la météo permet d'en douter, l'observation des oiseaux le confirme: le printemps est bel et bien arrivé.
Autre signe, ce couple de moucherolles phébis occupés à rassembler des chaumes pour bâtir ou rafistoler leur nid. Je ne serai pas surpris qu'ils s'installent sous la passerelle en bois qui traverse leur territoire, comme l'année dernière.
Contrairement à ses cousins des aulnes et des saules qui ne peuvent se distinguer que par leur chant, le phébi est plutôt facile. Ça pourrait se résumer à brun dessus, gris dessous. Par ailleurs, on le voit souvent faire l'aller-retour entre son perchoir et un insecte volant qui passe à proximité et qu'il attrape après une ou deux acrobaties aériennes. De retour sur sa branche, il se met alors à hocher de la queue, un mouvement signature.    

Le plus gros colibri du monde

Les colibris ne vont pas tarder à arriver. Aussi, avons-nous installé leur mangeoire en la remplissant d'un liquide un peu plus sucré que d'habitude, migration oblige.
Le problème est que, tous les matins, nous la retrouvons vide et couverte d'empreintes boueuses qui ne laissent aucun doute sur l'amateur de sirop. Ce matin tôt, il a été pris sur le fait.



Dinosaure un jour, dinosaure toujours

Nous laissons toujours traîner quelques graines dans le jardin pour le couple de colverts qui vient nous visiter deux fois par jour. Parfois, il suffit que nous mettions le nez dehors pour les voir se jeter dans le bassin après avoir slalomé entre les lignes électriques, les cordes à linge et les arbustes.
Pendant que Madame mange, Monsieur veille en retrait et joue les fiers à bras en nous cancanant quelques menaces si nous ne respectons pas une certaine distance. Jamais, il ne mange le premier. Quand la cane a fini, elle va faire sa toilette dans le bassin; lui ramasse les miettes puis va la rejoindre.




Évidemment, l'écureuil gris, goinfre et opportuniste, n'a pas été long à comprendre le manège et dès q'il voit les canards, il se précipite attendant que nous tournions le dos pour s'inviter à leur table. Avec ses longues dents, ses pattes griffus et son tempérament effronté, je pensais qu'il aurait le dessus sur eux. Pantoute ! Au contraire, il se tient à distance respectueuse et dès que le mâle approche, il bat en retraite, craintif.  
Est-ce une question de taille ? Un événement dans l'histoire des deux espèces a-t-il marqué à jamais la mémoire des écureuils ? Les écureuils, le soir au coin du feu, se racontent-ils la légende des lointains ancêtres hauts comme trois pommes qui se faisaient dévorer par des canards gigantesques, recouverts d'écailles et armés de canines dépassant de leur bec crochu ? Allez savoir !
Quoi qu'il en soit, au chapitre des mammifères peureux, il y en a une qui préfère attendre que tout le monde soit couché pour venir danser, c'est la souris.