Je reviens d'un petit séjour de glamping au parc national de la Jacques-Cartier, séjour au cours duquel le muskol, la calamine et l'after-bite ont coulé à flots.
Curieusement, en dépit des mouches noires (ces moucherons de moins de 5 mm qui partent avec un morceau de vous en laissant une goutte de sang au sommet d'une cloque douloureuse), des frappes-à-bord (une espèce de taon à la morsure tout aussi douloureuse) et des maringouins, la faune a étonnamment brillé par son invisibilité et son silence. À part une ou deux pistes de cerfs de Virginie, nous n'avons relevé aucune trace de gros mammifères au cours de nos randonnées, que ce soit des empreintes ou des excréments. Aucune vie non plus autour du chalet, à l'exception d'un écureuil roux qui mit beaucoup de temps à se dégêner.
Néanmoins, en remontant la rive de la rivière Jacques Cartier, nous avons quand même pu suivre des yeux une grande harle accompagnée puis chevauchée par ses trois canetons. Ce n'est qu'après avoir perdu de vue l'équipage au détour d'un méandre que nous avons remarqué que les deux billots de bois qui flottait au milieu de la rivière étaient en réalité deux castors en train de faire la planche au soleil.
Sinon, l'autre fait marquant du séjour fut d'être attaqué sauvagement – si, si, sauvagement – par une gélinotte huppée surgissant de nulle part et nous volant violemment – si, si, violemment – dans les plumes, puis nous tournant autour sournoisement – si, si, sournoisement – jusqu'à ce que nous nous soyons suffisamment éloignés de ce qui devait être son nid. Je n'ai évidemment aucune image de cet incident peu glorieux.