Le mezquital du Tamaulipas

Carte de Cephas
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via Wikimedia Commons

Le mezquital est le paysage typique de la plaine côtière qui s'étend du nord-est du Mexique (états de Tamaulipas, Nuevo Leon et Coahuila) jusqu'au sud du Texas. Il est considéré comme une écorégion terrestre par le World Wildlife Fund.
C'est un paysage semi-aride et minéral, qui s'élève lentement des rives du golfe du Mexique vers l'intérieur des terres.
Le Mezquital a déjà été le fond d'une mer qui recouvrait autrefois le centre des États-Unis loin vers le nord. Il y a 300 millions d'années, la collision entre l'Amérique du Sud et l'Amérique du Nord a soulevé les terres au nord et créé les montagnes Ouachita en Arkansas et Oklahoma, chassant ainsi les eaux vers le sud. Plus tard, le soulèvement des Rocheuses a fini de les repousser vers l'est jusqu'aux limites actuelles du golfe. De cette ancienne mer, il ne reste plus aujourd'hui que les sédiments accumulés sous la forme d'une roche calcaire blanchâtre qui réverbère lumière et chaleur.

Dans certains pays, les plantes se livrent à une course verticale sans merci pour capter les attentions du soleil. Dans le mezquital, c'est futile. De la lumière, il y en a. C'est l'eau qui manque et il vaut mieux ne pas la gaspiller. Ici, pas de longues tiges, pas de feuillages exubérants. Les arbres sont courts, les branches resserrées, les feuilles étroites et coriaces, les buissons épineux et cassants, les herbes, sèches et coupantes.

Guaiacum angustifolium

Au milieu de cette végétation opiniâtre, l'essence dominante par la taille et le nombre est le Mesquite (Prosopis glandulosa), dont les racines peuvent aller chercher l'eau jusqu'à trente mètres de profondeur. L'arbre vit là en compagnie de l'Épine de Jérusalem (Parkinsonia aculeata), du Cassier (Acacia farnesiana), et du Guaiacum angustifolium, dans la strate inférieure.

Prosopis glandulosa
Comme ce type de paysage ne serait pas complet sans cactus, il y en a. Le plus abondant et le plus imposant est sans conteste l'Opuntia engelmanii.

Parkinsonia et Opuntia
Rio Grande - Santa Ana National Wildlife Refuge
Sabal mexicana


Si l'eau est rare et précieuse, elle n'a pas complétement déserté le mezquital qui est traversé par quelques maigres rivières dont le Rio Grande, frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique.
Ses nombreux méandres sont autant d'oasis où les palmiers, ces herbes géantes, font oublier le quasi-désert, à seulement cent pas de là.




Plus de 600 espèces de plantes et d'animaux vivent dans ce milieu en apparence inhospitalier; 601 avec l'homme. On peut y rencontrer entre autres l'ocelot (Leopardus pardalis), le Jaguarondi (Puma yagouaroundi) et le cougar (Puma concolor) qui occupent le haut de la chaine alimentaire et, à l'autre bout, le Pécari à collier et le Chien de prairie du Mexique (Cynomys mexicanus), une espèce endémique. C'est aussi le terrain de jeu du coyote et du grand géocoucou, le fameux bip-bip du dessin animé.


Et puis, il y aussi des oiseaux chanteurs comme le bruant à gorge noire ou l'auripare verdin, sans qui les déserts seraient plus silencieux.

Printemps texan

Dans le sud du Texas au mois d'avril, le bord du chemin qui mène de San Antonio à Nuevo Laredo en passant par Corpus Christi affiche plus de couleurs que n'en contient l'arc-en-ciel. Et si l’œil blasé du texan ne remarque plus ces "mauvaises herbes", le regard neuf du québécois de passage se laisse encore séduire.

Oenothera speciosa
Oenothera speciosa
Argemone sanguinea
Wisteria frutescens
Cercis canadensis
Guaiacum angustifolium
Phlox drummondii
Cirsium horridulum
Echinocactus texensis
Hibiscus martianus
Echinocereus triglochidiatus
Sphaeralcea hastulata
Sphaeralcea lindheimeri
Lantana urticoides
Gaillardia pulchellum
Acacia farnesiana
Acacia farnesiana
Thymophylla pentachaeta
Rayjacksonia phyllocephala
Oenothera drummondii
Parkinsonia aculeata
Parkinsonia aculeata
Euphorbia sp
Baptisia leucophaea
Prosopis sp
Prosopis sp
Yucca sp
Yucca sp
Cirsium horridulum
Allium drummondii
Cordia boissieri
Argemone polyanthemos
Citrus sinensis
Citrus sinensis
Solanum elaegnifolium
Solanum elaegnifolium
Herbertia lahue
Verbena bipinnatifida
Quincula lobata
Sophora secundifolia
Tradescentia humilis
Sisynrinchium campestre
Lupinus texensis


Moucherolle


Les moucherolles font partie de ces oiseaux qu'il est plus facile d'identifier à l'oreille qu'à l’œil, en particulier ceux du genre Empidonax.
Celui-ci nous attendait sur le patio, un matin froid de l'automne dernier. En cette saison, inutile d'espérer l'entendre, la plupart des oiseaux font de l'aphasie saisonnière et ne chantent qu'en période de reproduction. Les structures de leur cerveau qui commandent le chant régressent quand le taux des hormones sexuelles diminue. Alors, moucherolle des aulnes, moucherolle des saules ou moucherolle tchébec. Je dirais "des saules" mais ne me demandez pas pourquoi  ?  Peut-être la finesse du cercle oculaire, la largeur de la mandibule inférieure.