Molène

Krzysztof Ziarnek, Kenraiz, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Verbascum thapsus (Scrophulariacées) est aussi appelée Bonhomme, Bouillon blanc, Cierge de Notre-Dame, Grand chandelier, Molène bouillon-blanc, Herbe de Saint-Fiacre, Molène vulgaire, Oreille-de-loup ou Tabac du diable.
La molène est une plante bisannuelle originaire d’Eurasie qui a été introduite sur les autres continents, notamment en Amérique du Nord. Elle pousse dans les lieux incultes ensoleillés et secs. La première année, elle produit une rosette de grandes feuilles ovales et laineuses, puis, la deuxième année, un long épi de fleurs jaunes pouvant atteindre 2 mètres de hauteur. Les fleurs, serrées les unes contre les autres, éclosent progressivement sans ordre apparent.
On utilise surtout les fleurs (corolle et étamines uniquement), qui sont antibiotiques, antidiarrhéiques, astringentes et expectorantes, plus rarement les feuilles.
Parmi les principes actifs de la molène, on trouve :
  • Des mucilages (3 %) auxquels on attribue un effet décongestionnant.
  • Des iridoïdes (0,5 à 1 %), parmi lesquels l’aucuboside (anti-inflammatoire et antispamodique).
  • Le verbascoside (anti-inflammatoire).
  • Des saponines.
Contre l'asthme, la rhinite allergique, la tuberculose, la bronchite, le mal de gorge, le rhume, la toux, la congestion des voies respiratoires, la diarrhée et la gastro-entérite.
  • Infusion filtrée de 1 à 2 g de fleurs dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Décoction filtrée (4 minutes) de 1 à 2 g de fleurs dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour pendant 7 jours; on peut mélanger avec la mauve et l'aunée.
  • Teinture (1:5 éthanol à 40 %) à raison de 7,5 à 10 ml, 2 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1,5 à 2 ml, 2 fois par jour.
  • Infusion de 30 g de fleurs de molène, 20 g de fleurs de coquelicot, 10 g de fleurs de mauve et 20 g de tussilage dans 1 litre d'eau, à raison de 15 ml, 2 fois par jour.
Contre les plaies, les ulcères, les hémorragies, les hémorroïdes, les engelures, les contusions, l'enrouement, l'otite, les mycoses, la teigne, l'eczéma, les panaris et l'anthrax.
  • Cataplasme de feuilles fraîches broyées ou bouillies.
  • Compresse ou gargarisme avec une décoction (3 minutes) filtrée de 30 g de feuilles ou de fleurs  par litre d’eau.
  • Huile de molène (1:10 à froid,1x21 jours); on peut ajouter 10 ml de teinture de benjoin ou de myrrhe.
Il est important de bien filtrer l’infusion et la décoction avant de la boire, car les poils de la plante peuvent provoquer de sérieuses irritations de la gorge.

Menthe pouliot

Photo de Raffi Kojian (http://Gardenology.org)
[CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
Mentha pulegium (Lamiacées) est aussi appelée Herbe de Saint-Laurent.
La menthe pouliot est une plante vivace originaire d’Eurasie qui a été introduite en Amérique du Nord ; on la trouve dans l’ouest du Canada et des États-Unis. Elle pousse dans les milieux humides. Lorsque les feuilles sont froissées entre les doigts, elles dégagent une odeur de menthe.
On utilise les parties aériennes, qui sont antiseptiques, antifongiques, carminatives, digestives, emménagogues, insectifuges et sudorifiques.
Parmi les principes actifs de la menthe pouliot, on trouve :
  • Une huile essentielle (1 à 2 % des feuilles) contenant, entre autres, de la pulégone (60 à 90 %) et son dérivé toxique, le menthofurane.
Contre les troubles digestifs, les flatulences, les crampes d'estomac, la colique, le rhume, la fièvre, le retard des règles et les règles difficiles.
  • Infusion de 1 à 3  g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:3) à raison de 5 à 10 gouttes, 2 à 3 fois par jour pendant 3 à 10 jours.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45 %) à raison de 1 à 4 ml, 3 fois par jour.
Contre les infections fongiques, les éruptions cutanées, les démangeaisons, la céphalée, les névralgies, les douleurs localisées, les brûlures, la tendinite et les entorses.
  • Bouquet pendu comme insectifuge ou pressé sur la tête contre les céphalées.
  • Compresse avec une huile de Menthe pouliot.
Les femmes enceintes ne doivent pas utiliser la plante qui est abortive. Son huile essentielle est toxique.

Menthe poivrée

Mentha x piperita (Lamiacées) est aussi appelée Menthe anglaise. M. spicata, la menthe verte, et M. aquatica, la menthe aquatique, ont des propriétés similaires.
La menthe poivrée est un hybride entre M. spicata et M. aquatica. Elle est cultivée en Europe, en Asie et en Amérique du Nord pour la production de menthol.
On utilise les parties aériennes, qui sont analgésiques, antispasmodiques, antiseptiques, carminatives, cholagogues, digestives et relaxantes.
Parmi les principes actifs de la menthe poivrée, on trouve :
  • Une huile essentielle (environ 1,5 %) dont les principaux constituants sont : le menthol (30 à 55%), la menthone (14-32%), la pulégone (environ 4%) et la carvone (1 %). Les proportions de chaque constituant varient selon les espèces.
Contre le syndrome du côlon irritable, la dyspepsie, la colique, l'ulcère gastroduodénal, la constipation, les flatulences, la gastrite, l'entérite, la nausée, les infections gastro-intestinales, les troubles hépatobiliaires (ictère), la mauvaise haleine, la céphalée, les vertiges, les tremblements, l'inflammation des voies respiratoires (sinusite, bronchite, laryngite), la toux, le rhume, le coryza et la coqueluche.
  • Infusion de 1 à 3g dans 150 ml d’eau, 3 à 4 fois par jour, entre les repas ou comme digestif.
  • Huile essentielle à raison de 0,1 à 0,2 ml (2 à 4 gouttes), 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 2 à 3 ml, 3 fois par jour.
  • Capsule entérosolubles contenant 0,2 à 0,4 ml d’huile essentielle, 3 fois par jour (syndrome de l’intestin irritable).
Contre le mal de tête, les infections respiratoires, l'inflammation et la congestion des voies respiratoires (sinusite, bronchite), la toux, la coqueluche, l'asthme, l'inflammation de la muqueuse buccale, les douleurs rhumatismales et musculaires, les névralgies, les spasmes musculaires (crampes), les démangeaisons, les piqûres d'insectes, l'eczéma, l'urticaire, et l'herpès labial.
  • Cataplasme de feuilles écrasées sur les piqûres d'insectes.
  • Huile (1:12 à froid, 1x1 mois) à appliquer sur la région à traiter.
  • Inhalation des vapeurs d'une décoction de 50 g par litre d’eau ou de 3à 4 gouttes d’huile essentielle dans de l'eau très chaude.
  • Onguent contenant de 1 à 10 % d'huile essentielle.
  • Friction de la poitrine, au besoin, avec une des préparations mentionnées ci-dessous (troubles des voies respiratoires).
  • Massage du front et des tempes avec une des préparations mentionnées ci-dessous, au besoin  (mal de tête).
  • Friction avec l'une de ces préparations: (1) 2 ou 3 gouttes d'huile essentielle pure ou diluée dans de l'eau tiède, (2) huile végétale, crème ou onguent contenant de 5 à 15 % d'huile essentielle, (3) teinture contenant de 5 à 20 % d'huile essentielle (démangeaisons, douleurs rhumatismales, névralgiques ou musculaires).
L'huile essentielle de menthe ne devrait pas être utilisée chez les enfants de moins de 8 ans en raison de ces effets neurotoxiques. Appliquée près des voies respiratoires (nez, bouche) des enfants de moins de 6 ans, elle peut déclencher des spasmes du larynx ou des bronches et provoquer un étouffement. En l’absence de données toxicologiques, elle est déconseillée pour les femmes enceintes ou qui allaitent. L’usage interne de l’huile essentielle peut exacerber les symptômes des personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien ou de hernie hiatale; il convient alors d’interrompre son utilisation. Son application sur la peau peut provoquer des réactions allergiques. À doses élevées, l’huile essentielle de menthe poivrée peut provoquer la nausée, la diarrhée, des convulsions, de l’arythmie, l’ataxie, de la confusion et une perte de conscience.