Noyer

Photo de Böhringer Friedrich
[CC BY-SA 2.5], via Wikimedia Commons
Juglans regia (Juglandacées) est aussi appelée Noyer commun ou Noyer royal. J. cinerea appelée Noyer cendré et J. nigra appelée Noyer noir auraient des propriétés similaires.
Les noyers sont des arbres qui poussent dans les régions tempérées et chaudes de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, de l’Europe et de L’Asie. Les feuilles alternes sont composées de 5 à 23 folioles selon les espèces. Les fleurs, discrètes, produisent des noix qui sont enveloppées dans une coque charnue et verte appelée brou. J. regia qui produit les noix de Grenoble est originaire d'Eurasie, mais il a été introduit en Amérique du Nord.
On utilise les feuilles et le brou des noix, qui sont anthelminthiques, antibactériens, antifongiques, astringents et cicatrisants, les noix et l’huile qu’on en extrait, qui sont anti-athéromateuses, anti-inflammatoires, antisudorales et ostéogéniques, ainsi que l’écorce qui est antibactérienne.
Parmi les principes actifs du noyer, on trouve:
  • Des tannins dans les noix et dans les feuilles (10 %) auxquels on attribue les effets astringents et cicatrisants.
  • L’hydrojuglone la juglone et la plumbagine, des naphtoquinones (0,6 % dans les feuilles fraîches) auxquelles on attribue les propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. La juglone se dégrade rapidement en pigments jaunes, bruns et noirs.
  • Des flavonoïdes (environ 3 % des feuilles) parmi lesquels la quercétine, l’hyperoside et le kaempférol.
  • Des acides gras poly-insaturés dans les noix, parmi lesquels environ 50 % d’acide linoléique (oméga-3), 15 à 25 % d’acide oléique (oméga-9) et environ 15 % d’acide linolénique (oméga-6).
  • Une huile essentielle dans les feuilles (0,01 à 0,03 %) composée de germacrène, caryophyllène, ocymène, pinène, et limonène, qui serait antibactérienne et antifongique.
Contre l’hypercholestérolémie, l'athérosclérose et l’ostéoporose.
  • Noix (jusqu’à 25 g par jour) et huile de noix à intégrer dans l’alimentation.
Contre les troubles digestifs.
  • Vin de noix (1:5, 5 jours) à prendre en apéritif.
  • Teinture de brou de noix (1:2 éthanol à 45 %, 3 mois) à mélanger avec 3 litres de vin, puis à prendre en apéritif.
Contre les inflammations et les ulcérations de la muqueuse buccale.
  • Gargarisme et bain de bouche avec une infusion de 1,5 g de feuilles séchées dans 150 ml d’eau
Contre les infections et les inflammations de la peau (impétigo, mycose, herpès, eczéma, psoriasis, acné), les hémorroïdes, les ulcérations, les démangeaisons, l'hyperhidrose des mains et des pieds, les brûlures mineures (coups de soleil), les pellicules et la chute de cheveux.
  • Compresse avec une décoction (15 minutes) de 20 à 30 g de feuilles séchées par litre d’eau, répétées au besoin jusqu’à 2 fois par jour.
  • Cataplasme de feuilles bouillies.
  • Gargarisme ou lotion avec une macération de brou de noix (1:2 vinaigre).
  • Friction du cuir chevelu avec de l'huile de noix (pellicules et chute des cheveux).
Il faut éviter les usages prolongés (plus d'une semaine) des feuilles et du brou de noix en raison des effets toxiques de la juglone. Il faut également éviter de recouvrir une compresse avec un pansement étanche et d'appliquer la décoction sur de grandes surfaces du corps à la fois.

Myrtille et Bleuet

Vaccinium myrtillus (Éricacées) est aussi appelée Myrtille commune ou Airelle myrtille. Des espèces voisines ont des propriétés similaires: V. uliginosum, aussi appelée Airelle des marécages, Airelle des marais, Airelle à petites feuilles ou Myrtille des marais, V. corymbosum, aussi appelée Myrtille arbustive, Grande Myrtille, Myrtille américaine, Bleuet en corymbes ou Bleuet géant, V. angustifolium, aussi appelée Bleuet à feuilles étroites, Bleuet à feuille dentelée, ou Bleuet nain,  et V. myrtilloides, aussi appelée Airelle fausse-myrtille ou Bleuet sauvage.
Les espèces du genre Vaccinium sont appelées "myrtilles" en Europe et bleuets en Amérique du Nord. Ce sont des arbustes courts (20 cm à 2 m de hauteur) qui poussent principalement dans les sols acides des régions froides de l'hémisphère nord.
On utilise les baies et les feuilles, qui sont antibiotiques, anti-inflammatoires, antioxydantes, astringentes, hypoglycémiantes, hypolipidémiantes et vasoprotectrices.
Parmi les substances actives de la myrtille, on trouve:
  • Des flavonoïdes, dont les principaux sont les anthocyanosides dans les fruits (300 à 700 mg/100 g), la quercétine dans les feuilles et dans les fruits (3 mg/100 g) et l’hypersoside dans les feuilles et les fruits.
  • La catéchine et l’épicatéchine dans les fruits (20 mg/100 g).
  • Des tanins dans les feuilles et les fruits.
  • La vitamine C dans le fruit (3 mg/100 g). 
Contre l'infection urinaire, l'inflammation du tube digestif (gastrite, entérite, colite), les flatulences, la diarrhée (dysenterie), les hémorroïdes, le diabète, le syndrome métabolique, la rétention d'eau, l'athérosclérose, l'insuffisance veineuse (varices) et les maladies dégénératives de la rétine (dégénérescence maculaire).
Pour prévenir les maladies cardiovasculaires, le cancer, les démences et les maladies associées au vieillissement. 
  • Fruits séchés à raison de 20 à 60 g par jour.
  • Infusion de 1 à 3 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Décoction (10 minutes) de 4 à 10 g de baies séchées dans 150 ml d’eau, 6 fois par jour au besoin (diarrhée).
  • Teinture (1:2 éthanol à 40 %); on peut utiliser toutes les parties de la plante.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait normalisé à raison de 80 à 160 mg d'anthocyanosides, 3 fois par jour.
Contre l'inflammation et l'infection des muqueuses de la bouche et de la gorge, les plaies (les ulcères), les brûlures, la suppuration, l'eczéma, les hémorroïdes, la conjonctivite et l'irritation des paupières.
  • Compresse, gargarisme ou bain de bouche avec une infusion de 20 g de feuilles  par litre d’eau ou une décoction (10 minutes) de 100 g de baies par litre d’eau. 
  • Collyre avec une infusion (30 minutes) de 70 g de feuilles de plantain, de 30 g de fleurs de bleuet et de 30 g de mélilot par litre d’eau.
  • Collyre avec une infusion (30 minutes) de 25 g de plantain, de 25 g de fleurs de bleuet et de 25 g d'euphraise par litre d’eau.
La consommation prolongée de bleuets à des doses supérieures à celles de l'alimentation est contre-indiquée pour les femmes enceintes et qui allaitent; ses fruits ont traditionnellement servi à interrompre la lactation. L'utilisation Les effets de la feuille pourraient s'ajouter à ceux des médicaments hypoglycémiants et hypolipémiants.  

Morelle douce-amère

Solanum dulcamara (Solanacées) est aussi appelée Crève-chien, Morelle grimpante, Douce-amère ou Vigne de Judée.
La morelle douce-amère est une plante grimpante à tige ligneuse originaire d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord, notamment au Québec. La fleur caractéristique se distingue par ses 5 pétales violets qui sont recourbés vers le pédoncule et à ses étamines jaunes accolées ensemble pour former un tube d’où émerge le style. Après la floraison, la morelle produit des grappes de fruits rouge vif. La morelle douce-amère est une plante toxique.
On utilise les tiges de deux ou trois ans récoltées avant la feuillaison au printemps ou après la chute des feuilles en automne, qui sont dépuratives, diurétiques et mucolytiques.
Parmi les principes actifs de la morelle, on trouve ;
  • Des glucosides d’alcaloïdes (0,07 à 0,4 %) ayant pour aglycones : la solasodine, la soladulcidine et des solamarines.
  • Des saponines (0,18 %) ayant pour aglycones : la yamogénine, la tigogénine et la diosgénine.
Contre les rhumatismes, l’asthme et la bronchite.
  • Infusion de 1 à 2 g d’écorce séchée dans 250 ml d’eau, 1 fois par jour.
Contre les dermatoses (eczéma, psoriasis, urticaire), l'acné, le prurit, les dartres et la séborrhée.
  • Compresse avec une décoction (10 minutes) de 2 à 8 g par litre d’eau, jusqu’à 4 fois par jour.
Toutes les parties de la morelle sont toxiques. La plante ne doit pas être utilisée sans supervision médicale. La posologie n’est donnée ci-dessus qu’à titre informatif et ne doit pas être utilisée à des fins d’automédication. La morelle ne doit jamais être utilisée par les femmes enceintes, celles qui allaitent et chez les enfants.