Un 28 février dans le boisé du Tremblay

Hêtre à grandes feuilles

Avec les 8 degrés au-dessus de zéro qu'il faisait hier, rien ou presque n'aurait pu me retenir à l'intérieur. J'ai donc chaussé mes crampons et je suis allé faire un tour dans le boisé du Tremblay, histoire de vérifier si les premiers signes de migration se manifestaient. En fait, j'espérais bien trouver le carouge à épaulettes que ma blonde avait entendu la veille en attendant l'autobus, ou au moins un de ses congénères.
Ce ne fut pas le cas. Mis à part le chant du cardinal et le tambourinement du pic annonciateurs du printemps, la seule chose qui attira mon attention fut les bourgeons d'un hêtre à grandes feuilles sur le bord du chemin. Que faisait donc ce petit être, amateur d'ombre et de sol bien drainé, en plein soleil dans un terrain que seul le gel saisonnier empêchait d'être marécageux ?
Probablement que lui et les rosiers plantés l'année dernière servaient d'excuse malhabile à l'arrachage des vrais habitants du lieu, les saules, les bouleaux et les peupliers, qui a été "nécessaire" pour permettre le passage des promeneurs de chiens et des cyclistes. Je me demande en quoi ces aménagements font avancer la demande de refuge faunique faite par la municipalité de Longueuil.
Bah, mieux vaut cela que des condos ! Et puis, si le hêtre devient grand, les amoureux pourront toujours venir graver leur initiales dans son écorce si lisse que c'en est presque un charme. Je viendrai les lire et dans quelques hivers, je  m'assiérai sur le banc à son pied pour écouter le bruissement de ses feuilles marcescentes qui feront obstacle à la saison morte. 




Un 24 février dans les îles de Boucherville

C'était l'heure à laquelle les lève-tôt croisent les couche-tard et ça ressemblait encore à l'hiver.

Raton laveur
Cerfs de Virginie
Sittelle à poitrine blanche
Parc des îles de Boucherville
Île Saint-Jean
Montréal et son port
Montréal et le Mont-Royal
Port de Montréal



Parc écoforestier de Johnville

Aujourd'hui, je suis en manque de vert, en manque de bruissement de feuilles dans le vent, en manque de gazouillis d'oiseaux, en manque de bourdonnement d'insectes, en manque de beaux jours. Alors, je suis retourné faire un tour au parc écoforestier de Johnville, un nom dénué de charme pour un lieu qui en est rempli.
C'était au mois de juin dernier, à quelques kilomètres de Sherbrooke (Québec) et les Sabots de la Vierge étaient en fleur; je n'en avais jamais vu autant.

Parc écoforestier de Johnville
Cinq kilomètres de sentiers, mais des heures à les parcourir tant il y a de choses à voir.
La tourbière
La tourbière, d'abord
La tourbière
L'étang
La tourbière
La tourbière
Mousses, fougères, conifères, rien n'a vraiment changé depuis le retrait des glaces, il y a 10000 ans.
Kalmia à feuilles d'andromède
Thé du Labrador
Sarracénie pourpre
Linaigrette dense
Pour profiter de la floraison de la tourbière, la meilleure époque est sans conteste le mois de juin.
Paruline à couronne rousse
Et en se laissant guider par ses oreilles, on peut avoir la chance d'observer la reine des tourbières; j'ai nommé la paruline à couronne rousse.
L'esker végétalisé
Ensuite, il y a l'esker. Ce cordon de sable abandonné par le glacier qui écrasait le Canada et une partie des États-Unis est aujourd'hui recouvert de forêt dans la partie protégée du parc; il est facile à repérer et à suivre. Mais avant cela, à la frontière entre la tourbière et le sous-bois, on ne peut pas s'empêcher de succomber au charme irrésistible de ces dizaines de sabots de la Vierge.
Cypripède acaule
Cypripède acaule
L'esker mis à nu
Pour ceux qui douteraient qu'ils marchent sur une dune préhistorique, les exploitants de sable ont mis à nu l'esker à certains endroits. Autant profiter des dégâts pour constater.
Un des deux kettles
Un peu plus loin, une autre curiosité géologique et écologique. Il s'agit de deux kettles: des dépressions circulaires laissées par le poids de deux montagnes de glace plus lentes à fondre et abandonnées par la calotte glacière lors de son retrait vers le nord. L'eau les a remplies, mais l'acidité du milieu empêche la vie de s'y établir.