Ça sent le printemps



Je suis un homme heureux. La semaine dernière, j'ai reçu les semences que j'avais commandées chez Richters, mon fournisseur préféré en matière de plantes médicinales: grand choix de semences et de plants, lesquels sont de qualité et soigneusement emballés. 
En attendant le moment des semis, je les ai rangées dans une boîte de fer blanc avec celles que j'ai ramassées par-ci par-là dans la nature et que je n'ai pas pu semer l'automne dernier, fracture oblige.
Au programme cette année, compléter:
  • la collection des lamiacées avec la monarde fistuleuse (Monarda fistulosa), la buglosse officinale (Anchusa officinalis) et la sarriette vulgaire (Clinopodium vulgare),
  • les astéracées avec le Pied-de-chat (Antennaria dioica), la verge d'or d'Europe (Solidago virgaurea; un deuxième et dernier essai, car elle avait refusé de germer l'année dernière) et la carline à tige courte (Carlina acaulis; un essai, car elle n'est pas dans sa zone),
  • les borraginacées avec la bourrache (Borrago officinalis) et la vipérine (Echium vulgare),
  • les apiacées avec l'angélique (Angelica archangelica),
  • et les solanacées avec le coqueret alkékenge (Alkekengi officinarum).  
Il n'y a plus qu'à attendre que la neige fonde.

Un 13 février dans le boisé du Tremblay

La neige, un pic chevelu et deux promeneurs en raquettes étaient les seules choses animées dans le sous-bois. Cherchant désespérément des traces de vie, nous avons fini par trouver celles laissées dans la neige par un écureuil gris qui changeait d'arbre. À part ça, rien. On dirait que la vie déserte le boisé à mesure que les promeneurs de chien l'investissent. Remarquez: j'aime les chiens.    


Pruine ou poils ?

Dans un coin de la chambre, près de la fenêtre, un Platycerium bifurcatum cohabite dans un vieux dessous de pot avec un petit Phalaenopsis je-ne-sais-quoi.
Bien que les deux plantes soient très éloignées l'une de l'autre dans l'arbre phyogénétique (les fougères étant bien plus anciennes que les orchidées), elles ont en commun d'être originaires d'Asie du Sud-Est et d'être des plantes épiphytes, ce qui expliquent pourquoi elles se contentent pour l'hébergement d'un dessous de pot rempli de sphaigne.
Je dois avouer que j'aime beaucoup ce platycerium que nous avons adopté très très jeune. Il faut dire qu'il n'est pas banal avec ses deux types de frondes: les stériles, rondes et plates, qui lui permettent de s'ancrer en se moulant sur leur support, et les fertiles, élancées et lobées, qui lui valent son nom de corne d'élan.

Sur ces dernières, on lit partout qu'elles sont pruineuses. Et effectivement, les "feuilles" du platycerium, surtout les plus jeunes, sont recouvertes d'une matière duveteuse suffisamment dense pour leur donner une coloration blanchâtre. Comme je ne suis pas du genre "ostineux", j'avais admis et je répétais à qui voulait l'entendre que c'était de la pruine, c'est-à-dire une sécrétion cireuse produite par l'épiderme (comme sur les prunes). Mais ce matin, en y regardant de plus près avec ma loupe, je me suis aperçu qu'il s'agissait en fait de petites touffes de poils en forme d'étoiles, rien à voir donc avec de la pruine bien que la fonction de protection contre les intempéries et l'évaporation soit similaire.