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L'adirondack rouge est un instrument de mesure fiable qui permet au chercheur d'évaluer les différentes variables de son expérience |
Comme l'inventeur de la brosse a dent à deux faces qui nettoie aussi la langue (mais oui), j'ai moi aussi consacré des années de ma vie à la recherche, celle d'un substitut à ces herbes que certains appellent gazon, et je vous livre aujourd'hui en grande première les résultats préliminaires de mon étude.
Fini les engrais, les pesticides, le gaspillage d'eau, les sacs de semences et de compost. Terminé le bruit de moteur, l'odeur de gaz d'échappement, l'essence, les émissions de carbone et d'autres gaz à effet de serre des tondeuses. Vade retro les aérateurs de sol, les rouleaux, les râteaux à gazon, les épandeurs d'engrais, les gicleurs, les arraches-pissenlits et autres gadgets aussi inutiles que dispendieux. Je vous présente l'herbe-aux-écus (Lysimachia nummularia), une rampante qui nous vient d'Europe. Elle ne dépasse pas 5 centimètres de hauteur, se propage rapidement, supporte l'ombre et le plein soleil, passe l'hiver beaucoup mieux que moi, finit par étouffer toutes les "mauvaises herbes" et ne demande aucun autre entretien que de l'arracher quand elle dépasse les bornes. Elle résiste même à la débroussailleuse de mon voisin qui réduit systématiquement à néant tous mes efforts pour remplacer les adventices qui colonisent la haie par autre chose que du paillis rouge. Et en plus, elle se constelle de magnifiques fleurs jaunes au mois de juillet, qui pourraient faire envie à tous les arracheurs de pissenlit des alentours.
Bon, je dois quand même avouer que tous les problèmes ne sont pas résolus. Mais la brosse à langue n'a-t-elle pas, elle aussi, ses limites ? Il reste en effet une toute petite question à régler, celle du piétinement. On est encore loin du jour où les footballeurs, qui sont aussi de grands romantiques, refuseront d'investir la surface de jeu sous prétexte qu'elle est en fleur.