La forêt expérimentale de Grand-Sault

En route vers Shediac River (Nouveau-Brunswick), nous avons fait un arrêt dans la forêt expérimentale de l'Université de Moncton, le temps de faire une pause et de nous dégourdir les jambes. 

Nous aurions aimé emprunter le plus long des trois sentiers, celui de l'écureuil.  Malheureusement, il a dû venter fort dans le coin, car le chemin était enfoui sous les arbres abattus. Qu'à cela ne tienne, nous nous sommes rabattus sur celui de l'ours noir. Nous avons suivi le chemin balisé par les champignons et les excréments d'orignaux. Et puis, dans les repousses du sous-bois, un bruit à 10 mètres sur la droite a éveillé notre curiosité. Un raton laveur ? 

Mais non, l'animal se dévoile rapidement, c'est un ours noir. Moment de flottement qui semble durer une éternité, puis il part à la course du bon côté, celui qui s'éloigne de nous et nous continuons notre chemin le cœur battant. 


La Lobélie bleue

Lobélie bleue est un nom plus agréable que celui donné en latin Lobelia syphilitica qui pourrait se traduire par Lobélie syphilitique ou du syphilitique et qui lui a été donné parce que sa racine aurait été utilisée pour soigner la syphilis. 

Au jardin, il s'en faut de peu pour qu'elle soit indigène, car bien qu'elle soit originaire de l'est de l'Amérique du Nord, sa limite septentrionale naturelle ne dépasse pas l'Ontario. 

Je ne me souviens plus comment elle est arrivée là. Tout ce que je peux dire est qu'elle s'y plait et se resème partout autour du bassin; j'en enlève même parfois. Peut-être faudra-t-il revoir les cartes de distribution ?

Pelecinus polyurator: la guêpe scorpion

Chaque année, j'en croise une ou deux dans le jardin.  Chaque fois, je suis surpris et ravi de la retrouver. Surpris, car sa survie ne tient qu'à un fil ou plutôt à un hanneton, et ravi, car je la trouve élégante avec sa robe noire et luisante, ses lignes élancées et le galbe outrancier de ses mollets. 

Qui plus est, elle n'est pas dérangeante. Elle vaque à ses occupations sans s'occuper de nous et nous essayons de lui rendre la pareille. La plupart du temps, elle survole le gazon à la recherche d'une larve de hanneton enfouie dans le sol; ce qu'on appelle ici un ver blanc. Elle y pondra un œuf grâce à son abdomen allongé qui l'a fait ressembler à un scorpion. 

La pauvre a du mérite. Bien que les pesticides soient bannis du jardin et les vers blancs tolérés, le gazon se fait plutôt rare. Ailleurs, c'est pire ! Du gazon, il y en a et c'est du beau, du brillant, de l'immaculé. Par contre, l'herbe est bien la seule vie qui parvient à se maintenir tant elle est gorgée de produits phytosanitaires, ceux qui riment avec parkinson et cancer. Autant dire que la larve de hanneton doit s'y faire rare, probablement autant que la guêpe et la moufette, puisque toutes sont liées.

Heureusement, la guêpe a un avantage reproductif. Elle a le choix de s'accoupler ou non. La parthénogénèse, c'est quand même bien pratique pour assurer sa descendance; nul besoin d'un mâle.