Des parulines en hiver


Les parulines sont des oiseaux de petite taille (une douzaine de centimètres de longueur) et d'aspect plutôt fuselé avec une queue longue et un bec effilé. Elles composent la famille des parulidés qui compte 115 espèces exclusivement américaines. Selon Oiseaux Canada, trente-neuf d'entre elles nichent au Canada, dont 29 au Québec (voir la liste plus bas). 

Les fauvettes européennes ressemblent beaucoup aux parulines américaines, mais ce sont deux groupes qui se tiennent sur des branches reltivement éloignées de l'arbre phylogénique. Leur seul point commun est d'appartenir au sous-ordre des Passeri (ou oscines) au même titre que les corbeaux; c'est pour dire. 

Les parulines sont insectivores et plutôt arboricoles. En ville, on les trouve donc dans les parcs boisés et les friches au stade arbustif, rarement dans les jardins. Migratrices, elles arrivent au printemps qui est la meilleure saison pour les observer, car elles sont très actives, sonores et arborent un plumage nuptial très coloré qui rend leur identification facile. Plus tard, après la nidification, elles deviennent silencieuses et muent pour adopter un plumage plus terne et parfois moins distinctif d'une espèce à l'autre. Elles nous quittent en automne et passent l'hiver dans le sud.


Parulines canadiennes et québécoises
Paruline couronnée (Seiurus aurocapilla)
Paruline hochequeue (Parkesia motacilla)
Paruline des ruisseaux (Parkesia noveboracensis)
Paruline à ailes dorées (Vermivora chrysoptera)
Paruline à ailes bleues (Vermivora cyanoptera)
Paruline de Brewster (Vermivora chrysoptera x cyanoptera)
Paruline de Lawrence (Vermivora chrysoptera x cyanoptera)
Paruline noir et blanc (Mniotilta varia)
Paruline orangée (Protonotaria citrea)
Paruline obscure (Leiothlypis peregrina)
Paruline verdâtre (Leiothlypis celata)
Paruline à joues grises (Leiothlypis ruficapilla)
Paruline à gorge grise (Oporornis agilis)

Paruline des buissons (Geothlypis tolmiei)
Paruline triste (Geothlypis philadelphia)
Paruline masquée (Geothlypis trichas)
Paruline à capuchon (Setophaga citrina)
Paruline flamboyante (Setophaga ruticilla)
Paruline de Kirtland (Setophaga kirtlandii)
Paruline tigrée (Setophaga tigrina)
Paruline azurée (Setophaga cerulea)
Paruline à collier (Setophaga americana)
Paruline à tête cendrée (Setophaga magnolia)
Paruline à poitrine baie (Setophaga castanea)
Paruline à gorge orangée (Setophaga fusca)
Paruline jaune (Setophaga petechia)
Paruline à flancs marron (Setophaga pensylvanica)
Paruline rayée (Setophaga striata)
Paruline bleue (Setophaga caerulescens)
Paruline à couronne rousse (Setophaga palmarum)
Paruline des pins (Setophaga pinus)
Paruline à croupion jaune (Setophaga coronata)

Paruline à gorge jaune (Setophaga dominica)
Paruline des prés (Setophaga discolor)
Paruline grise (Setophaga nigrescens)
Paruline de Townsend (Setophaga townsendi)
Paruline à gorge noire (Setophaga virens)
Paruline du Canada (Cardellina canadensis)
Paruline à calotte noire (Cardellina pusilla)

La gérardie du parc Hyla

Quand nos voyages nous amènent à traverser une ville ou à y rester, nous essayons, autant que faire se peut, de joindre l'agréable à l'inévitable et d'aller nous promener dans un espace vert, si possible une "réserve", parfois le jardin botanique et au pire un parc municipal ou la promenade le long de la rivière. 

L'été dernier, à Fredericton, capitale du Nouveau-Brunswick, ma blonde avait repéré la réserve naturelle du parc Hyla. Après avoir un peu cherché, nous avons finalement trouvé un accès à la réserve dans le stationnement arrière de la "Drive Baptist Church". L'endroit ne semblait pas très grand sur la carte, mais la végétation y était dense. Après avoir fait notre deuil du balisage déficient des sentiers peu ou pas entretenus et se terminant généralement en cul-de-sac, nous nous en sommes remis à notre sens de l'orientation et à notre souvenir de la carte pour atteindre les étangs que nous voulions voir.

Chemin faisant, j'ai remarqué des petites fleurs roses que je ne connaissais pas sur le bord du chemin et que j'avais du mal à rattacher à une famille. Je n'avais pas apporté ma flore, l'appareil photo était au fond du sac à dos et ça ne me tentait ni de me contorsionner pour le sortir ni de me faire piquer par des maringouins en me penchant sur la fleur. D'un autre côté, je savais que je passais à côté d'une découverte personnelle et que j'allais regretter de ne pas avoir fait l'effort. Alors, vite fait mal fait, j'ai pris deux, trois photos et au retour, j'ai pu ajouter la Gérardie à feuilles ténues (Agalinis tenuifolia, famille des Orobanchacées) à ma collection de lifers.

La gérardie a la particularité d'être un hémiparasite des graminées, c'est-à-dire qu'elle est à la fois parasite pour l'eau et les sels minéraux et chlorophyllienne (autotrophe) pour les éléments organiques.

Ce n'est qu'hier, par l'entremise d'un biologiste du Nouveau-Brunswick qui a confirmé mon identification sur iNaturalist, que j'ai appris que la plante était rare dans cette province, mais qu'il était possible de la trouver aux alentours de Fredericton, dans les milieux perturbés. Finalement, j'ai quand même regretté de ne pas m'être attardé à faire une photo mieux exposée.  

La pointe pelée

Dès l'an 600 de notre ère, et probablement avant, la première nation Caldwell du peuple Ojibwé, membre des Anichinabés, établissait ses campements d'été sur cette péninsule marécageuse que l'explorateur français Étienne Brûlé baptisera la Pointe pelée au début des années 1600.

Comme partout ou presque en Amérique, les premiers habitants furent chassés de leur territoire ancestral par les colons européens qui s'y établirent, transformant le paysage en terres agricoles.

La pointe ressemblerait aujourd'hui au reste de la région, c'est-à-dire une mosaïque de champs, si, à la fin du dix-neuvième et au début du vingtième siècle, une poignée de personnes influentes n'avaient pas perçu la richesse de cet environnement; ce qu'on appelle aujourd'hui la biodiversité de l'une des dernières forêts caroliniennes du Canada. 

La pointe est devenue un parc en 1918 et, à force d'expropriations, a été rendue à la nature. Évidemment en 2023, ce n'est pas tout à fait comme avant les colons, mais cela y ressemble.   

Qui pourrait deviner qu'il y avait ici un de ces grands canaux collecteurs entretenus par l'homme pour drainer la péninsule et se déplacer ? Aujourd'hui, repris par la végétation, on ne les voit plus que sur les photos satellites.    
Les fermes ont été détruites ou transformées en musée.
Les outils agricoles de l'ère pré-plastique finiront par être recyclés...  
D'autres, moins visibles, sont encore là pour longtemps.
Les exotiques narcisses, scilles et forsythias qui agrémentaient les cours arrière des fermes font maintenant partie du paysage du sous-bois.