Frénésie pré-nivale

Bec court et fin, poitrine rayée, un peu de jaune au bout des ailes, c'est un tarin des pins

Le ramassage des feuilles mortes bat son plein. Pour les paresseux, c'est la dernière occasion de faire tourner le moteur de la tondeuse afin de les aspirer. Personnellement, intolérance aux bruits des moteurs et conscience écologique obligent, j'ai encore recours au râteau. Par la même occasion, plutôt que de les enfermer dans un sac en plastique pour que la ville m'en débarrasse, j'essaie de les disposer stratégiquement sur mon terrain : là un paillis pour enrichir le sol, une rangée au pied de la clôture pour cacher le jardin à la vue des lapins, un tas sous le balcon pour servir d'abri aux animaux en hiver, le reste dans le compost.

Je laisse aussi toutes les tiges porteuses de graines ou de fruits pour les oiseaux. Aujourd'hui, les graines d'échinacée pourpre laissées par les chardonnerets jaunes ont fait le bonheur d'un groupe de tarins des pins en migration. Je ne sais pas s'ils ont senti la neige que l'on nous annonce pour cette nuit, mais il y a du trafic aérien dans le jardin : merles et étourneaux dans la vigne vierge, juncos ardoisés dans les feuilles mortes, carouges à épaulettes dans les mangeoires fraichement installées en compagnie de chardonnerets, tarins, roselins familiers, geais bleus et cardinaux rouges. Même les moineaux domestiques qui se faisaient discrets depuis quelques jours sont de la partie.

Un 16 octobre sur le mont Saint-Bruno

Nous sommes le 16 octobre et l'automne ne semble pas vouloir s'installer sur le mont Saint-Bruno. Si on se fiait à l'ombre que projettent les feuilles encore vertes des chênes et des érables, on pourrait se croire en été. Heureusement, la floraison de l'Hamamélis de Virginie est là pour remettre les pendules à l'heure et, cette année, elle est spectaculaire.

Nous allions aju bois pour chercher une chouette rayée et un merlebleu de l'Est; nous y avons trouvé un roitelet à couronne dorée et quelques canards branchus qui naviguaient en pères peinards sur la petite mare avec des bernaches.


Last call

Bourdon fébrile

Au jardin, les actées à grappes (Actaea racemosa) sont les dernières à fleurir. Le bal est ouvert par une variété horticole dont j'ai oublié le nom, mais qui se caractérise par ses organes chlorophylliens (tiges, feuilles et sépales) teintés de rouge. La sauvage, entièrement verte et native d'à peine plus au sud (nord des États-Unis et Ontario), lui emboîte le pas et ne parvient à fleurir que depuis quelques années seulement. Il y a 5 ou 6 ans, peut-être, les boutons étaient fauchés par les premiers gels.

Ce signe supplémentaire du réchauffement climatique n'est pas pour déplaire aux butineurs, même si cette oasis de nectar les oblige à une certaine promiscuité.

La version sauvage de l'actée à grappes attend son tour
La guêpe à taches blanches
Polistes fuscatus
La guêpe commune
L'abeille domestique