Arboretum Stephen-Langevin

Les observateurs d'oiseaux appelaient l'endroit "La Saulaie" à cause du restaurant du même nom qui le jouxtait. À en juger par les fondations de quelques bâtiments et l'agencement des nombreuses essences d'arbres exotiques qu'on y trouve, l'endroit a une origine anthropique. Combien de temps a-t-il été abandonné ? Je ne saurais le dire, mais la végétation en a profité, et la faune aussi. J'ai déjà eu le plaisir d'y observer quelques petites Nyctales et des Hiboux moyen-ducs. Des Grand-ducs d'Amérique y ont niché. À l'époque - il n'y a même pas une dizaine d'années - leur découverte se méritait car les arbres savaient les protéger.
Aujourd'hui, sous la menace des promoteurs immobiliers, je crois, et la contrainte des écologistes, la ville de Boucherville a décidé d'en faire un parc. Nous y sommes retournés récemment. Qu'il a souffert !
L'homme en a repris possession. Il a marqué son territoire; à l'entrée, un panneau signale qu'il s'agit de l'arboretum Stephen-Langevin, peut-être en l'honneur de ce qu'il a été. Son aménagement a débuté. Persuadé qu'ouvrir un horizon lui donnera de la profondeur de vue, l'homme coupe. La haie de Thuya, jadis si fournie, a été nettoyée. Elle est devenue fantomatique. Et, j'ai peu de doutes sur le sort réservé aux colonies de verge-d'or voisines, probablement du gazon à pique-nique.
En passant, nous n'avons trouvé aucun représentant des strigidés. Mais les hordes d'observateurs d'oiseaux et de photographes peu respectueux se sont chargés de les écarter bien avant les paysagistes. Par contre, nous y avons vu un grimpereau brun (ça faisait longtemps) et un groupe de merles d'Amérique qui se poursuivaient à travers les branches d'un pommetier, le seul qui portait encore ses fruits (va savoir pourquoi).