Un 3 décembre dans le Boisé du Tremblay

Cela faisait un moment que j'avais envie d'aller voir le fameux passage faunique construit sous le futur et feu prolongement du boulevard Béliveau pour permettre soi-disant le passage des rainettes faux-grillons boréales. "Soi-disant", car on a appris plus tard que la ville de Longueuil avait aussi prévu de laisser construire des unités d'habitations de chaque côté du boulevard; ce qui aurait probablement mis fin à la rainette dans le secteur.

Mais tout ça est révolu, les défenseurs du boisé ont fini par faire entendre raison aux décideurs et tous les travaux ont été abandonnés.  

Le prolongement devait relier le rond-point (en bas, plus ou moins au centre) au cul-de-sac (plus haut) et couper ainsi le boisé en deux à travers un habitat humide connu pour héberger la rainette faux-grillon.

En arrivant sur les lieux, ma première surprise fut de constater les dégâts. Égouts, aqueducs, bornes-fontaines, lampadaires, tout était là, il ne restait plus qu'à recouvrir les grenouilles déjà enterrées d'un linceul d'asphalte.

En gris, la zone marécageuse; en blanc, le tracé du boulevard

Je me dirigeais donc vers le milieu du chantier, à mi-distance entre le rond-point et le cul-de-sac, là où je m'étais imaginé trouver le fameux corridor. Dans le prolongement d'une zone marécageuse que les grenouilles utilisent pour se reproduire, à mi-distance entre les trépidations d'un boulevard très fréquenté (bas de la photo) et les activités humaines d'une zone résidentielle (en haut), ce n'était pas faire preuve de trop d'imagination, de juste un peu de bon sens. Mais je me trompais, je l'ai trouvé plus loin, au ras des maisons. 

Tout cela a couté un peu plus de deux millions. Depuis, la mairesse qui a approuvé les travaux a été remplacée. Le directeur général, celui qui "sous l'autorité du comité exécutif, est responsable de l'ensemble de l'administration de la Ville, dont il planifie, organise, dirige et contrôle les activités" (sic le site internet de Longueuil), est toujours en place et les défenseurs du boisé réclament à juste titre la restauration des lieux, ou ce qui s'en approche le plus, dans l'éventualité où la rainette faux-grillon boréale aurait survécu à ces travaux. Mais ça, nous le saurons que le printemps prochain en tendant l'oreille.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire