Tout le monde est là

Colibri à gorge rubis

Enfin presque ! Il ne manque plus que le cardinal à poitrine rose, probablement retenu par quelque événement extraordinaire, et le tyran huppé, probablement occupé à imposer des tarifs douaniers outranciers. On n'attend plus que leur arrivée pour commencer l'été. 

En attendant, notre colibri est obligé de partager sa mangeoire avec deux orioles ; ce qui n'est pas du tout, mais alors pas du tout, de son goût. Mais rien ne l'arrête et les trente grammes de l'oriole ne peuvent rien contre les trois du colibri, aussi teigneux qu'habile dans le combat aérien.    

Oriole de Baltimore

Des rouilleux de passage

🎧 Article avec ambiance sonore :

Une Quiscale rouilleux

Chez nous, à Longueuil (Québec), les quiscales rouilleux ne font que passer. Ils sont en route pour la forêt boréale dans laquelle ils nichent, généralement à proximité d'un point d'eau. Pour avoir une chance de les observer, il faut être là au bon moment, car ils ne s'éternisent pas. C'était notre cas, il y a trois jours. 

En fin d'après-midi, des grincements monocordes en provenance du bois nous ont prévenus de leur présence. Ils étaient là, mâles et femelles, sautant d'un billot à l'autre dans le bois inondé, à la recherche de nourriture. À peine plus gros qu'un carouge à épaulettes et bien plus petits que leurs cousins bronzés, ils partagent néanmoins avec ces derniers ce regard foudroyant que même un écureuil gris n'ose soutenir. Le lendemain, ils n'étaient déjà plus là.  

Un Quiscale rouilleux

Je t'ai vu


Hier, je n'étais pas seul à explorer le jardin. Il y avait aussi un crapaud d'Amérique qui, dès qu'il m'a aperçu, s'est enfui ventre à terre pour s'immobiliser et reprendre son souffle sous les premières pousses. Dans le cas des crapauds, l'expression ventre à terre n'est ni une figure de style, ni un synonyme de vitesse.  Bedonnants et courts sur pattes, les pauvres font ce qu'ils peuvent pour échapper à ceux qui leur voudraient du mal et misent plus sur leur mimétisme et les glandes à venin qui les recouvrent que sur leur vitesse. 
Au jardin, les observations de crapaud sont régulières, mais occasionnelles, peut-être une fois par année et généralement à cette époque ; cela doit correspondre à quelque chose. Mon hypothèse est que la dispersion post-nuptiale des crapauds, la couverture végétale encore incomplète du jardin et mes visites printanières plus assidues concourent à la rencontre.