Avant de nous nourrir, le miel nourrit l'abeille. Le nectar des fleurs passe de bouche en bouche, se mélange aux sucs digestifs des ouvrières et le saccharose est scindé en fructose et en glucose. Ensuite, les abeilles les plus malignes entreposent leur miel hors de notre portée.
Chouette rayée, Strix varia, Barred Owl
Une promenade au Mont Saint-Bruno, hier, nous a valu une belle rencontre. Nous étions sur le chemin du retour, nous disant qu'il n'était pas question de rentrer sans avoir fait une belle observation. Ma blonde pensait à un renard, moi à rien comme d'habitude. Notre conciliabule fut interrompu par un mouvement perçu par le coin de mon oeil droit. C'est toujours des coins que vient la surprise. L'oeil gauche eut tôt fait de s'aligner sur le premier afin d'identifier la bête.
C'était gros, plus gros qu'un gros épervier, même un autour des palombes. C'était brun, mais il faut se méfier de cette couleur qui est souvent la première à venir à l'esprit pour décrire une observation furtive. Le battement silencieux nous fit penser à une chouette ou à un hibou. Se précipiter sur les jumelles pour confirmer l'identification nous aurait irrémédiablement fait perdre l'oiseau de vue. Alors, nous l'avons suivi du regard, silencieux et immobiles, en espérant que son vol ne l'entraîne pas trop loin. Quand il se percha enfin, nous pûmes constater qu'il s'agissait d'une chouette rayée.
Entre la lapone, immense, et la rayée au regard insondable, je ne sais pas laquelle des deux m'impressionne le plus.
Boisé Papineau: le paradis des ornithologues
Encore un endroit que nous n'avions pas fréquenté depuis quelques années. Je ne saurai dire combien. Ma notion du temps se limite au passé, simple et imparfait, et au présent. Le futur, n'en parlons pas, il n'existe pas encore.
La fin de semaine dernière, nous sommes donc retournés au boisé Papineau pour les mêmes raisons qu'il y a 5 à 10 hivers; tenter d'y observer la petite nyctale, le petit-duc maculé, le grand-duc d'Amérique ou la chouette rayée.
Coincé entre une autoroute et un quartier résidentiel, il a quand même bien résisté à la pression humaine. La magnifique hêtraie qui accueillait le visiteur n'a pas bougé d'un pouce. C'est dans la deuxième partie, celle après la voie ferrée, plus loin des regards mais à portée des souliers paresseux, que le bois semble avoir subi le plus de transformation. Les bouquets de thuyas qui abritaient les nyctales sont devenus faméliques et le sous-bois s'est éclairci. L'horizon se devine partout à travers les branches. Le ramassage du bois pour alimenter les feux de camp éparpillés ici et là y est probablement pour quelque chose.
Comme nous n'avons trouvé aucun strigidé, nous nous sommes dirigés vers le coin des mangeoires. Il est toujours là, mais pavé de tellement bonnes intentions qu'on y sentira bientôt le souffre. Avec ses chaises de jardin d'un blanc sale et indestructible, il y règne pour l'instant un parfum de bidonville. Le recyclage, c'est bien, mais faut-il sacrifier le paysage ? Et s'il faut être assis pour observer le va-et-vient des oiseaux, que ce soit sur une souche ou sur une pierre. Pour le reste, il existe de bonnes vidéos à regarder dans son salon. Tiens, pourquoi pas celle de Jean-Philippe Gagnon, sur les parulines !
Le paradis des ornithologues |
À part ça, rien de particulier aux mangeoires: un photographe en tenue de camouflage, les habituelles mésanges à tête noire, les bruants hudsoniens et les roselins familiers.
Finalement, il nous restait à voir un secteur du bois que nous n'avions encore jamais exploré. Au delà des hêtres, plus loin que la voie ferrée, dépassé les thuyas et les mangeoires et franchi le ruisseau, il y a encore des arbres dont nous repoussions toujours la rencontre à une autre fois...cette fois.
Manifestement, nous n'étions pas les seuls à différer la visite car cette partie du bois semble avoir été plus épargnée. Pas de sentiers, pas de déchets, pas de vestiges de foyer, juste des campagnols suicidaires.
Suicide, suicide, c'est vite dit ! Il n'y a pas de corde autour du cou du pendu. Non, il s'agit plutôt d'un avertissement: "Visiteurs, vous êtes sur mon territoire de chasse. Ceci est mon garde-manger."
Ce genre de message est caractéristique de la pie-grièche, qui empale ces victimes sur des arbustes épineux (ici, un nerprun cathartique). Est-ce qu'elle en a l'exclusivité ? D'autres rapaces diurnes et nocturnes ne peuvent-ils pas revendiquer la signature ?
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