Une histoire de chasse

Il y a deux semaines, quelque part dans le boisé du Tremblay, j'avais repéré un terrier de rat musqué au bord d'un ruisseau anonyme. Son entrée est submergée, mais un rond incongru dans une eau au demeurant stagnante m'avait mis la puce à l'oreille. Finalement, après quelques minutes d'attente pour en avoir le cœur net, l'habitant avait fini par se montrer. 

Depuis, quand je passe par là, je jette un œil au cas où. Il y a trois jours justement, je m'en approchais avec ma blonde. Allant voir en éclaireuse, elle m'a lancé un "il est là", puis un "ah non, c'est autre chose" qui m'a fait presser le pas. En arrivant, j'ai d'abord vu beaucoup d'agitation dans l'eau et un jeune rat musqué pas très habile en natation, un flotteur plus qu'un nageur. Soudainement, un autre animal s'est approché de lui à la nage. Trop occupé à essayer de l'identifier, je n'ai pas trop compris ce qui se passait alors. Après coup, je comprends que le juvénile venait de se faire attaquer par un vison d'Amérique. Ensuite, le vison m'a vu et le rat musqué a profité de l'hésitation de son prédateur pour plonger dans son terrier. 

Le vison n'a pas renoncé pour autant. Il s'est mis à arpenter les berges en amont et en aval, tantôt à la nage, tantôt à gué, à la recherche de sa proie. Le manège a duré ainsi pendant une bonne quinzaine de minutes, jusqu'à ce que, d'un seul coup, il se fasse charger sur la berge par un rat musqué beaucoup plus gros que lui, probablement l'un des parents. Il y a eu un bref moment de chahut dans les hautes herbes, puis tout le monde a disparu.

Promenade de santé

Neuf étamines, anthères blanches, 3 ou 4 styles 

Ce matin, je suis allé faire une ballade dans le boisé du Tremblay. C'était une marche de santé, rapide, sans appareil photo, juste mon cellulaire avec "Merlin" ouvert pour identifier et ré-apprendre comme chaque année les chants d'oiseaux, et le K-Way de mes 15 ans roulé en boule au cas où la nature mettrait sa menace à exécution.   

Hé bien, je suis rentré sec avec 34 espèces d'oiseaux en poche, dont un paquet de parulines, et une photo d'Aubépine dorée (Crataegus chrysoxcarpa

Bractéoles linéaires et glanduleuses, sépales denticulées et glanduleuses, ramifications de l'inflorescence villeuses
Feuille ovale à rhombique

Trois pruniers de plus

Hier, je suis allé rendre visite au prunier noir trouvé l'année dernière dans le boisé du Tremblay. Je voulais savoir comment il avait passé l'hiver et si les cantonniers chargés d'entretenir les abords du chemin — comprenez : faucher tout ce qui dépasse sur une largeur d'environ un mètre — l'avaient épargné.

Il était en pleine forme et magnifique avec ses grandes fleurs roses. J'ai scruté le sol à son pied pour essayer de trouver une éventuelle descendance. Il avait produit tellement de prunes l'année passée qu'au moins quelques-unes aurait pu germer. Toutefois, je n'ai rien trouvé. 

Par contre, des cinq que j'avais cueillies en septembre dernier pour y gouter et semer les noyaux, j'ai obtenu une germination et tout porte à croire qu'il y aura un jour des prunes sauvages au jardin. J'avais aussi prélevé trois rameaux de l'année, d'environ 20 cm, avant qu'ils ne soient complétement aoûtés. Ce printemps, je les ai surveillés attentivement en espérant voir un gonflement des bourgeons annonciateur du succès du bouturage. J'ai eu deux bonnes surprises sur trois, et même des fleurs. On n'en est pas encore à faire de la confiture, mais c'est un début. 

Ex-noyau de prune
Futur noyau de prune