Mélisse officinale


Ses fleurs sont insignifiantes, sa taille n'a rien pour impressionner, ses feuilles ont un petit air de menthe, sa tige est quadrangulaire comme toutes les lamiacées. Bref, elle n'a l'air de rien. Il faut la froisser ou la croquer pour l'apprécier. Tout alors s'éclaircit et le calme nous envahit.  


Fausse joie

La découverte de cet amphibien dans le bassin a fait naître l'espoir d'accroître la biodiversité du jardin. La taille dans la dizaine de centimètres, la couleur verte du dos et jaune de la gorge, le tympan plus grand que l'oeil suggéraient un ouaouaron (Rana Catesbeiana). Un doute, cependant, subsistait: l'habitat. En effet, ce gros anoure, le plus gros au Québec, est extrêmement territorial et peut occuper une longueur de rive de 35 mètres, ce que le bassin est loin de lui fournir. 


Après vérification des critères d'identification dans l'excellent guide "Amphibiens et Reptiles du Québec et des Maritimes, Jean-François Desroches et David Rodrigue, Éditions Michel Quintin", la présence de deux plis dorsaux longitudinaux a infirmé l'identité et a indiqué qu'il s'agissait plutôt d'un gros spécimen de grenouille verte. Les mâles de cet espèce ont, en outre, la gorge jaune.




D'est en ouest

En route vers l'Alberta, deux choses sautent aux yeux en survolant les plaines: l'absence d'arbres et l'ominprésence de l'eau, qu'elle court à travers la prairie ou qu'elle s'enferme dans ses dépressions.
L'arrivée à Calgary ressemble à n'importe quelle arrivée dans une ville nord-américaine. Au centre, les temples de l'économie libérale ont remplacé les églises de l'ancien monde. Autour, les banlieues sur lesquelles ces nouvelles tours de Babel appuient leur vaine tentative de gratter le ciel.

La couleuvre et la grenouille

Dans cette vidéo, la grenouille verte tient un des premiers rôles, mais pas le plus agréable. L'autre vedette est la couleuvre du jardin, celle qui se parfume à la lavande. Un de ces lieux de prédilection, à part la lavande, est le bassin. Elle aime le traverser à la nage de temps à autre, mais son plus grand plaisir est d'y chasser la grenouille. À l'affût sur un buis qui surplombe l'eau ou sur une feuille de nénuphar, elle prend le temps de choisir celle qui aura l'honneur de faire son repas. Si le batracien espère ressembler à un boeuf, le fantasme de la couleuvre est de devenir aussi grosse qu'une grenouille. Elle y parvient parfois.
  

Irène

Irène est venue mourir au Québec. Paix à son âme ! Beaucoup de larmes et de soupirs, mais j'ai aimé son enterrement. Pour ceux qui me lisent de loin et qui ne sont pas tous presbytes, Irène est un ouragan.

Morelle noire, Solanum nigra, Black Nightshade

Il y a des fleurs communes qu'on ne voit jamais, qu'on désespère même de voir un jour. Évidemment, en les cherchant, ça irait mieux. Et puis, un jour, elle se présente à la porte, arrivant d'on ne sait où. C'est le cas de ce beau spécimen de Morelle noire, découvert dans ma haie de potentilles.
Toute la plante contient de la solanine dans des proportions qui la rendent toxique, mais pas mortelle. D'ailleurs, les européens l'appelle tue-chien. Seuls les fruits mûrs, de couleur noire, sont consommables.

 

Jeux d'enfants

S'agit-il de jeux d'enfants testant leurs limites ou d'un véritable combat aérien ? Difficile à dire ! Le colibri a mauvais caractère; c'est connu. Pourtant, en cette saison et étant donné la durée du spectacle, je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Généralement,  les luttes de pouvoir ne durent jamais très longtemps.
Toutefois, ne vous y méprenez pas; il y a de la violence dans l'air, et pas seulement vocale. En tendant l'oreille (ou en montant le volume), on entend même les froissements d'ailes.    


Cerf de Virginie, Odocoileus virginianus, White-tail Deer

Il faut vraiment passer plus de temps dehors et lutter contre ce tropisme naturel vers le foyer, le sofa et notre pire ennemi, la télé. Il y a tellement de choses à voir à l'extérieur, ne serait-ce que la voisine ou le voisin, qui prend sa douche sans tirer le rideau, pour ceux qui habitent en ville.
Pour preuve, en moins d'une heure de fin d'après-midi, j'ai pu observer quelques cerfs de Virginie, parmi lesquels ces deux jeunes de l'année, le ballet incessant des colibris qui font le plein avant de partir vers le sud (les nôtres partent au plus tard le 9 septembre; ça approche) et trois engoulevents d'Amérique qui ont pris un peu d'avance migratoire sur leurs camarades de la classe aves

Virée au fleuve

Après une bonne matinée de recherches et de rédaction sur les allergies pour le site PasseportSanté.net, rien de tel que d'aller saluer le Saint-Laurent pour se vider la tête et aborder l'anémie ferriprive en toute sérénité.
Petit aparté promotionnel: si vous avez besoin d'un rédacteur spécialisé en santé et en environnement, n'hésitez pas à me contacter; je suis sur le point d'être disponible.  
La ballade quasi-quotidienne à travers le parc Michel Chartrand est accompagnée par le chant des cigales, des merles d'Amérique et des cardinaux rouges.
En passant, je me demande si Michel Chartrand ne méritait pas mieux qu'un parc. C'est fascinant, cette faculté du Québec à ne pas se souvenir. Et Pierre Falardeau ? Rien.       

Carotte sauvage, Daucus carota carota, Wild Carrot

Par curiosité, arrachez un pied. Vous trouverez une racine pivotante blanc jaunâtre qui a tout de la mini-carotte. Brisez-la et sentez; le doute n'est plus permis. C'est de la carotte et elle est comestible. Elle est même l'ancêtre de notre carotte cultivée (Daucus carota subsp. sativus). 

Herbe à puce, Rhus radicans, Poison Ivy


Cette plante est DANGEREUSE (astuce sociétale pour vous vendre quelque chose). La principale raison est que nous ne savons pas la reconnaître. Et, malheureusement, il n'y a pas de solution rapide et rentable pour vaincre l'ignorance. 
Herbe à puce, Herbe à pou, Verge d'or, à en croire les autorités, il faudrait toutes les faire disparaître, tant elles sont sources d'allergie.
Enfant, puis adolescent (et même encore), j'ai souffert d'allergies aux pollens des graminées, à un point que seuls ceux qui sont allergiques peuvent concevoir. Jamais, il ne m'est venu à l'idée de demander l'éradication de toutes les herbes, de tous les gazons et de tous les foins de la touraine. Non, je me suis fait soigner 
Au lieu de prendre des mesures aussi populaires et spectaculaires qu'inutiles comme les campagnes d'arrachage (tout le monde sait que le pollen est trop lourd pour être apporté par le vent), peut-être pourrait-on simplifier le renouvellement des traitements chroniques comme les inhalateurs de ventoline pour les asthmatiques; peut-être, pourrait-on accélérer l'accès à un médecin pour une injection d'antihistaminique ou la prescription d'un traitement de désensibilisation. 
Point de vue d'un naïf.     

Menthe poivrée, Mentha x piperata, Peppermint

Hier, j'ai cueilli la menthe. Aujourd'hui, elle sèche. Demain, elle servira à faire des infusions.
La menthe poivrée est un hybride entre M. spicata (la Menthe verte) et M. aquatica (la Menthe aquatique). Autrefois, elle était abondamment cultivée pour son huile essentielle riche en menthol. Elle l'est encore aujourd'hui, mais les chimistes sont parvenus à le synthétiser.
On la trouve partout. Quand on sait que l'hybride est stérile, ça donne le vertige. Heureusement, ses propriétés sédatives devraient arranger tout ça.

Délicieuse scabieuse

Le commentaire n'aura rien à voir avec la photo, vous êtes prévenus.
Est-ce que vous vous rendez bien compte de ce que nous devons aux plantes ? Comme je n'en suis pas sûr, je vais vous le préciser. La réponse est: tout; jusqu'à votre existence même.
Pensez-y ! Pourquoi mangeons-nous ? D'un point de vue strictement biochimique, pour nous approvisionner en carbone (C) qui servira à nous construire, à nous réparer et à fournir l'énergie qui nous fera avancer.
Mais le carbone, avant les plantes, n'existait que sous forme minérale ou gazeuse. La force des végétaux, et ce pourquoi nous leur devons le plus grand respect, est d'avoir réussi à transformer le carbone gazeux (CO2) en carbone organique (C6H12O6 ou glucose, un exemple parmi d'autres); le seul que les animaux sont capables d'assimiler. Nous, plus tard, n'avons eu qu'à brouter du vert pour évoluer.
Alors, respect (mais pas que pour que le gazon), s'il vous plaît !  

Abeille découpeuse, Megachile sp., Leafcutter Bee


J'avais bien remarqué ces découpages quasi-rectangulaires dans les nouvelles feuilles de rosiers encore tendres; je les avais attribués à des sauterelles ou à une quelconque larve d'insecte. Erreur !
Cette semaine, revenant d'une de ces interminables excursions dans le jardin, j'ai découvert la responsable décollant difficilement, alourdie qu'elle était par un morceau de feuille roulée entre ses trois paires de pattes: une mégachile.
À en juger par la transformation du rosier en dentelle, l'abeille doit s'en rouler toute la journée. Yo bee, don't give up, stand up for your right. Solitaire, elle fait son nid dans l'orifice d'un mur, d'un tronc ou encore au sol, dans une galerie creusée et abandonnée par un autre insecte. Selon les espèces, les feuilles servent à tapisser la loge qui servira à la ponte ou à les séparer les unes des autres, lorsque, à la manière des xylocopes, elle pond séquentiellement jusqu'au remplissage de la galerie.
Dans le monde, il en existerait plus de 500 espèces, réparties en plus de 50 sous-genres  (d'après wikipédia). Une espèce européenne, Megachile rotundata, peut-être celle de la vidéo, a été introduite aux États-Unis afin de polliniser les arbres fruitiers. À l'instar de son négrier, elle a conquis l'Amérique du Nord.

Coquelicot, Papaver rhoeas, Corn Poppy

Je me demande ce qui est le plus relaxant dans les coquelicots: les alcaloïdes qu'ils renferment ou les regarder onduler au gré du vent, allongé dans le pré.

Miel de lavande

Dans la chaleur moite d'un après-midi tourangeau, les pollinisateurs de tous genres se rassemblent autour des pieds de lavande du jardin de La Chatonnière.  

Le fantôme de la marmotte

Cela fait 22 heures qu'il est vendredi quand nous sommes obligés d'interrompre "le grand voyage", un film américain. L'odorat s'est imposé à la vue, détrônée par un parfum subtil de moufette qui plane dans la pièce. L'animal ne doit pas être loin car son message nous est clairement parvenu malgré les fenêtres fermées. Cela vaut la peine d'aller jeter un coup d'oreille rapide dans le jardin. Il est trop tard ou trop sombre pour un coup d'oeil.
N'ayant pas grandi dans la peur et le rejet de la moufette, je ne peux pas dire que je craigne son contact. Je le rechercherais même. Il m'est déjà arrivé de poursuivre et de taquiner une attardée au détour d'un chemin. C'est que j'aimerais beaucoup faire partie des élus qui ne peuvent pas se vanter d'avoir observé le jet mythique. Mais, revenons à nos moutons. J'ouvre la porte patio, l'odeur se fait beaucoup plus présente, pas l'animal en revanche. Il fait nuit, le film est bon, je n'insiste pas. Bonne nuit la moufette !

Le lendemain matin, nous prenons notre café sur les marches du patio et profitons du calme de la banlieue; ce moment privilégié avant le démarrage des tondeuses. Mon regard balaye fièrement le jardin, résultat de toutes ces heures de hamac pour arriver à quelque chose de plus naturel. Soudain mon regard est attiré par un motton de terre à proximité du cabanon; là où hier encore, il y avait un chemin de paillis. 
Il n'y a alors pas de doute dans notre esprit qu'un animal est venu creuser un terrier sous le cabanon. Ce n'est pas la première fois et c'est généralement à cet endroit que cela se produit. Décidés à en avoir le coeur net et à évaluer les dégâts, nous approchons avec circonspection et confirmons notre analyse. En faisant le tour à la recherche d'indices, nous découvrons même un deuxième trou de l'autre côté. Évidemment, nous pensons immédiatement à la moufette d'hier soir. Depuis le temps que nous attendons son avènement dans le jardin, serions nous enfin exaucés ?

Mon passé de scientifique me rattrape (après avoir été poursuivi par toutes ces études, il n'est pas trop tôt). Je me souviens de ce vieil Archimède et de son principe: tout corps creusant le sol, déplace un volume de terre proportionnel à sa taille (enfin, quelque chose comme ça). L'animal ferait donc 40 litres de terre argileuse. So what ? C'est pour ça que j'ai arrêté les sciences; beaucoup trop approximatives.

Autre hypothèse: pourquoi pas Jo la marmotte ? C'est vrai qu'il y a un détail que vous ignoerez à propos de Jo. Je ne m'en suis pas vanté, mais la marmotte et deux de ses marmots ont été capturés par mes soins et déplacés dans un endroit plus tranquille...pour nous. En revanche, c'est le cas de le dire, un troisième rejeton plus émancipé a réussi à déjouer tous les pièges tendus et pourrait bien avoir décidé de lancer une vendetta !

Consoude officinale, Symphytum officinalis, Comfrey

Consoude parce qu'on lui attribue la vertu d'accélérer la réparation des fractures. Et pourquoi pas ? Puisqu'elle est riche en allantoïne, un composé chimique qui stimule la cicatrisation et la régénération des cellules.

Cornouiller du Canada, Cornus Canadensis, Dwarf Cornel

Quatre quatre-temps et demi et une violette.
En passant, les pétales n'en sont pas (c'est un involucre) et les fruits sont comestibles.

La naissance du pavot

"Das experiment", le retour

Les orifices les plus larges continuent de s'obturer, signe que l'expérience est un succès avec les xylocopes. Succès qui se confirme depuis deux jours car deux nouvelles espèces fréquentent les lieux: une guêpe solitaire (pas encore identifiée) qui a décidé de squatter un tube de bambou, et de toutes petites abeilles (c'est une première approximation), qui pondent à la manière de leurs grosses cousines dans les plus petits orifices. À l'extrême gauche et au milieu de la photo, on devine un opercule plus foncé, qui n'a pas eu le temps de sécher. Et tout ce beau monde se côtoie en toute sérénité, un exemple à suivre.   

 

Paruline à tête cendrée, Dendroica magnolia, Magnolia Warbler

Mauvaise photo, mais elle, ou plutôt il puisqu'il s'agit d'un mâle, ne m'avait pas prévenu de son passage.

Si je t'attrape...

Une rencontre inattendue ce matin, dans le jardin: une sangsue en ballade. Sortait-elle du bassin, du bois innondé ? Mystère.
Je ne pourrais préciser l'espèce; il y en a environ 650 dans le monde et à peu près 60 au Canada. Leur taille varie entre 1 et 20 centimètres; celle-là en faisait 6 à 8.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les sangsues:
  • elles font partie du phylum des anélidés (les vers), le phylum se situant entre le règne (animalia) et la classe (clitellata).
  • elles sont hermaphrodites.
  • elles peuvent être aquatiques, marines ou terrestres.
  • elles ne sont pas toutes hématophages et celles qui le sont peuvent avoir un intérêt médical.
  • la meilleure façon de les enlever n'est pas celle qu'on voit au cinéma (sel, mégot ou fumée de cigarette, alcool, vinaigre et autre substance chimique). Elles risquent de régurgiter et d'infecter la plaie, car leur estomac peut contenir des bactéries. La meilleure méthode est de glisser un ongle ou un objet mince et plat sous la bouche (le côté pointu), et une fois la bouche détachée, de tirer dessus pour décoller le pied (l'autre extrémité). Comme elle sécrète un anticoagulant, le sang peut continuer de couler pendant un temps. Il faut aussi éviter de se gratter après, c'est l'autre façon de s'infecter.
En cherchant des informations sur l'espèce, j'ai lu sur des forums qu'au Québec une espèce, dont je tairai le nom pour éviter de lui attirer des ennuis, pouvait s'attaquer à l'homme. S'attaquer ? Ayoye, comme dans "partir en guerre" ou comme dans "tu passes par là, j'te suce" ?

Couleuvre rayée, Thamnophis sirtalis, Common Gartersnake

Vous ai-je déjà parlé d'Audrey ? Elle fréquente le jardin depuis quelques années et a adopté, car c'est une coquette, un vieux pied de lavande (Lavandula angustifolia), qui a eu bien de la misère cet hiver. Audrey nous tolère, mais défend jalousement son abri quand nous venons pour le tailler.

Pluvier kildir, Charadrius vociferus, Killdeer

Bien qu'on puisse le trouver loin de l'eau, le pluvier kildir fait partie des limicoles (oiseaux de rivage). En ce qui concerne l'emplacement de son nid. il n'est pas très regardant. Un endroit dégagé avec un peu de gravier fait l'affaire: un terrain vague, un bas-côté de route ou même un stationnement.
Le pluvier est un malin. Si vous le voyez se pencher sur le coté en étendant l'aile et se mettre quasiment à ramper, c'est que vous êtes trop près de son nid. Voyant en vous un prédateur, il feint d'être blessé pour vous inciter à l'attraper et ainsi vous éloigner du nid.

Geai Bleu, Cyanocitta cristata, Blue Jay


Le "beau geai" nouveau est arrivé. Ça se prend bien avec des arachides. Nous avons eu droit à la présentation des trois rejetons de la famille de geais bleus qui, chaque matin, souligne notre réveil et, chaque soir, vient nous souhaiter bon appétit.


Aubépine, Crataegus sp., Hawthorn

L'aubépine a décidé de s'attaquer à la disparition des espèces en en créant constamment de nouvelles. Non seulement elle s'hybride avec d'autres du même genre, mais en plus elle pratique l'apomixie. Ainsi, sa graine n'est pas toujours le résultat d'une fécondation (rencontre entre un gamète mâle et un gamète femelle). Chez elle, le gamète femelle (l'ovule) peut produire un embryon complet, identique à la plante mère. Il s'agit d'une forme de clonage, qui a pour effet d'accélérer la propagation d'un même hybride, au point de créer une véritable population. Bref, là où il y a du gène, il n'y pas pas forcément de plaisir...sauf pour quelques amateurs. 

Cardinal à poitrine rose, Pheucticus ludovicianus, Rose-breasted Grosbeak

Le premier geste de la journée ressemble au dernier. Il consiste à jeter un coup d’œil par la fenêtre de la chambre pour profiter du spectacle du boisé du Tremblay. Ce matin, il nous a réservé une belle surprise en nous laissant observer quatre cardinaux à poitrine rose, un mâle et trois femelles. Des nouveaux arrivants ou des migrateurs en transit, profitant du mauvais temps pour refaire le plein. En tout cas, ils ont trouvé les fleurs de l'orme à leur goût.

Moineau domestique, Passer domesticus, House Sparrow

Quand la chatte de la maison a eu connaissance qu'il nichait dans le jardin, elle a cédé à la mode humaine et a décidé d'organiser un poilothon. Quelque chose me dit que ce genre d'entreprises n'est pas complètement désintéressé.
Ou, à la façon de La Fontaine:
La chatte de la maison
Ayant eu vent de la couvaison
Organisa un poilothon
Peu importe la raison
Pourvu que le ventre soit rond.

Onoclée sensible, Onoclea sensibilis, Bead Fern















À quoi est sensible l'Onoclée ? Pas aux rhumatismes puisqu'elle aime les lieux humides, ni aux chevaux qu'elle empoisonnerait. Alors au froid peut-être, car on prétend qu'elle fane aux premiers gels.

Asaret du Canada, Asarum canadense, Wild Ginger

Deux feuilles en forme de coeur, une fleur pourpre couchée sur le tapis de feuilles mortes, le gingembre sauvage est aussi discret que vulnérable. Son rhizome parfume les plats à la manière du vrai gingembre et ses propriétés expectorantes aideraient en cas de rhume.

Chouette rayée, Strix varia, Barred Owl

Ça se produit généralement à partir de la tombée de la nuit, partout dans l'est de l'Amérique du Nord. C'est d'abord un appel lointain: "Hou, Hou, Ouhouuuuu. Hou Hou Ouhouuuu" qui pourrait se traduire par "Bonjour, y'a quelqu'un ?" s'il s'agit d'un visiteur, ou par "Territoire occupé, passez votre chemin" dans le cas d'un couple établi.
Si vous connaissez le language des chouettes rayées, vous pouvez toujours essayer de jouer les trouble-fêtes. Mais, sachez que vous ne serez pas le bienvenu. Vous n'entendrez rien, ne verrez rien venir, tout au plus des ombres se découpant dans le crépuscule. Pourtant, elles seront là, vous observant, vous qui avez osé passer outre les avertissements. Et le message ne tardera pas à être répété haut et fort si vous vous attardez sur leur territoire. Sursaut garanti.

Abeille charpentière, Xylocopa sp., Carpenter Bee

Trois semaines après l'installation de l'abri, les premiers bourdonnements se font entendre. Ils arrivent du bois et, à première vue, il s'agit d'abeilles charpentières, ou xylocopes. Je ne suis pas assez savant pour préciser l'espèce: il en existe environ 500 à travers le monde, dont une vingtaine en Amérique du Nord.
Ce sont des butineuses qui vivent en solitaires. On les dit charpentières parce qu'elles utilisent ou creusent des galeries dans le bois pour pondre. Une galerie peut contenir plusieurs œufs, isolés dans des loges successives contenant une réserve de nourriture pour chaque future larve. Curieusement, les adultes émergeront dans l'ordre inverse de la ponte. La première larve, celle du fond de la galerie et donc la plus ancienne, sera la dernière à sortir.

Pour ceux que cela intéresserait - un enseignant, une association naturaliste, un responsable de l'environnement dans un conseil municipal, par exemple - les plans de l'installation sont disponibles sur le site du projet Urbanbees. Jumelée avec la projection du film Pollen, il me semble que cela ferait une excellente activité de sensibilisation et de particip'action.   

C'est la guerre !

Nous l'avons surnommé Jo, parce que "Jo la marmotte, elle grignotte "ça se chante bien sur l'air du taxi du même nom. C'était avant que nous comprenions que c'était plutôt G.I. Jo.

1.Le déclenchement des hostilités.



Tous les soirs vers 18 heures, elle venait faire son tour dans le jardin avant de regagner ses pénates, sous le cabanon du voisin. Nous n'étions pas dupes, mais espérions qu'elle s'en tiendrait à des visites de courtoisie. Hélas un matin, la découverte de nos crocus mutilés nous fit réaliser que le combat serait inévitable et sans merci.

2.La fermeture des frontières

La riposte ne se fit pas attendre: fermeture des ambassades et rupture des relations diplomatiques. Nous fermâmes les frontières et une patrouille de surveillance fut instaurer. Je prenais le premier tour de garde.
3. La cinquième colonne



Malgré les mesures de sécurité, l'ennemi pénétra dans notre territoire et installa un poste de commandement à l'intérieur même de nos murs.

4. Situation de siège


L'avant-poste fut démantelé et condamné. Il ne fut fait aucun prisonnier: plus matinal que nous, il avait eu le temps de prendre le large. Aujourd'hui, c'est le status quo, mais les relations restent tendues.

À louer

Des p'tits trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous.
Mais rien que de la première classe.

Bientôt à louer

Un blog Flora Urbana, un site UrbanBees, des vieilles planches, quelques vis, et voilà le site du futur condo installé. Encore quelques détails à régler et nous attendrons les visiteuses.
La suite au prochain numéro...

L'art du déguisement


Pour survivre dans une cuisine, la coccinelle peut être obligée d'utiliser un bâton de brochette pour se déguiser en allumette.

L'hirondelle ne fait pas le printemps...

C'est le carouge à épaulettes. Et il est arrivé comme en témoigne son chant peu mélodieux, mais ô combien porteur d'espoirs. Les mâles arrivent du sud les premiers et établissent le territoire de nidification. Les femelles arriveront dans quelques jours.

Gaz de schistes

Une fois n'est pas coutume et comme les gaz de schistes sont une émanation de la nature, je ne peux m'empêcher de commenter l'actualité.
Le Bureau d'audience publique en environnement du Québec vient de rendre public son rapport sur l'exploitation des gaz de schistes. On peut le lire ici. Là ou plusieurs réclamaient un moratoire, le BAPE limite pendant deux ans, mais autorise, l'exploration minière à condition qu'elle serve à documenter scientifiquement les effets des méthodes d'exploitation sur l'environnement.
Autrement dit, l'emballage change mais le cadeau reste empoisonné. Le prétexte scientifique n'est pas nouveau, les japonais l'utilisent pour justifier leur chasse à la baleine. Ci-dessous, un reportage de Radio-Canada sur une mauvaise expérience américaine.

Que le grand Pic me croque !

Cet arbre-là ne cachera bientôt plus la forêt. Le grand Pic a gravé son épitaphe: ci-gît le dernier repas des fourmis charpentières.

Abeilles d'hIver

La neige était profonde et lourde, mais ça valait la peine. Nous avons fait une belle découverte.
Dans le creux d'un arbre exposé au sud et chauffé par le soleil, un rayon de miel et un essaim d'abeilles. Elles bourdonnaient mollement sans trop s'inquiéter de notre présence. Et, si l'image tremble un peu, c'est qu'à bout de bras, je ne me sentais pas de taille à les affronter.

Mes...anges

Chercher le courant

Dans 14 salles au Québec à partir de la mi-janvier, Le propos de "Chercher le courant" a l'air intéressant. Cela ressemble à un coup de marteau supplémentaire sur ce clou qui finira bien par s'enfoncer.
Au chapitre de l'économie d'énergie déjà produite (après tout, ça fait partie de la solution), je propose l'abolition des décorations de Noël et le remplacement de la vigie lumineuse des bungalows de banlieue par un arbre.